Il affirme que des centaines d'Algériens ont été mitraillés lors de ces manifestations, sans avancer le nombre exact de victimes. Chaque commémoration d'une date repère de l'histoire de la Révolution algérienne donne lieu à un débat autour de l'événement concerné. Le 11 décembre 1960 a été commémoré hier au forum d'El Moudjahid. En effet, Réda Malek, ancien moudjahid, a donné, hier une conférence-débat autour de ces manifestations. Le thème choisi est «Les échos diplomatiques et médiatiques des manifestations du 11 décembre 1960». En présence de nombreuses personnalités historiques, politiques et diplomatiques, l'ancien chef de gouvernement est revenu sur la naissance de ces manifestations ainsi que leurs retombées sur la guerre de Libération nationale et l'indépendance de l'Algérie. D'emblée, Réda Malek a expliqué que les manifestationq étaient spontanées. Il affirme qu'il s'agissait d'un soulèvement de la population. L'ancien ministre de l'Information, lors du premier Gouvernement provisoire de la République algérienne, est revenu sur les raisons d'une telle démonstration. Autrement dit, le conférencier a affirmé qu'aucune partie, ni le FLN et ni l'ALN, n'avait appelé à une telle marche. Il témoigne que le FLN, qui a été affaibli dans la capitale à cette période, a réussi à se redéployer et reprendre les choses en main. Celle-ci a été préparée à la veille de la visite du général Charles de Gaulle en Algérie, affirme-t-il. Le chef de la formation politique, Alliance nationale pour la République, (ANR) explique qu'à travers un tel accueil, les Algériens avaient fait passer un message aux hauts responsables français. «L'autre objectif de cette démonstration est d'informer les dirigeants français que tous les Algériens soutiennent le Front de libération nationale et son armée. A l'époque, le général Challe écrivait des rapports à ses supérieurs dans lesquels il soulignait que l'armée française dominait le terrain aussi bien sur le plan politique que militaire. Les manifestations du 11 Décembre ont mis à nu les déclarations des dirigeants français. Les Algériens ont démontré au général de Gaulle leur éternel attachement à la guerre de Libération et à la libération du pays», a-t-il indiqué. Réda Malek a précisé que la visite de De Gaulle en Algérie avait donné plus d'écho à l'Algérie qu'à la France. «La visite a été profitable aux combattants, à la population algérienne et à l'Armée de libération nationale», a-t-il précisé. Et d'expliquer: «La presse française et européenne qui accmopagait Charles de Gaulle dans sa visite en Algérie, était concentrée, plutôt, sur les manifestations qu'à la mission qui leur a été confiée. Même les journaux de l'extrême droite, à l'image de l'Aurore et même ceux de la droite comme Le Figaro avaient publié des articles pro-Algérie», affirme-t-il. Ce boom médiatique a permis à la Révolution algérienne de marquer des points sur le plan diplomatique. C'est grâce à ces manifestations, explique Réda Malek, que le Conseil de sécurité des Nations unies a voté deux résolutions en faveur de la cause algérienne. Il s'agit, rappelle-t-il, de la résolution 1514 portant sur le droit à l'autodétermination des peuples colonisés et une autre qui reconnaît le Gouvernement provisoire de la République algérienne et l'intégralité du territoire algérien. Sur ce chapitre, l'ancien chef de gouvernement a dévoilé que Charles de Gaulle était allé demander au président américain de l'époque, Dwight Eisenhower, de voter contre cette résolution. «Le président Eisenhower a donné des instructions aux diplomates américains à l'ONU, de plaider la cause algérienne et de ne pas changer de position».