Le village Dhrari, dans la commune d'Amizour, a commémoré jeudi passé le 53e anniversaire du bombardement du village par l'armée coloniale le 11 mai 1956. Il a fallu ainsi attendre un demi-siècle pour que cette date soit commémorée et la résistance et les sacrifices de ces montagnards mis en valeur. Invités à ces festivités commémoratives, organisées par l'association locale du village, des moudjahidine de la région ont apporté leurs témoignages sur la férocité des bombardements exécutés pour punir les villageois pour leur implication dans la guerre de libération et d'avoir mis leur village à la disposition des maquisards pour servir de cache d'armes. Ce rendez-vous historique a permis aux jeunes de la localité de découvrir, à travers des récits et des témoignages vifs, un pan de l'histoire de leur petit village. Outre des champs patriotiques et des photos de quelques figures emblématiques de la révolution, le programme de la manifestation a concerné l'exposition de quelques rares objets se rapportant aux bombardements subits par ce petit hameau du douar Azrou N'Bechar, à l'image des restes d'une bombe qui a atterri dans la demeure d'un des huit martyrs du village, en l'occurrence Mammeri Mohand Akli. L'attaque qui a transformé en ruine ce village n'a pas fait de victimes parmi ses habitants qui ont pris la fuite in extremis suite à l'alerte donnée par l'adjudant Yahiaoui Mohand Amokrane, tombé aux champs d'honneur dans le Grand Alger. Les habitants de Dhrari ont voulu, par le biais de cette commémoration, faire sortir leur localité de l'anonymat et ont exhorté, à l'occasion, les autorités présentes à l'événement de mettre le paquet pour le développement de cette localité qui a beaucoup donné à la libération du pays, estimant que c'est là le meilleur hommage qu'on puisse rendre aux martyrs.