Lors d'un référendum prévu le 9 janvier, les Sud-Soudanais doivent choisir entre le maintien de l'unité avec le reste du pays ou la sécession. Les ex-rebelles au pouvoir au Sud-Soudan appelleront la population à voter en faveur de l'indépendance de cette vaste région enclavée au coeur du continent africain lors du référendum de janvier, ont-ils affirmé pour la première fois publiquement hier. «Parce que l'unité du pays n'a pas été rendue attrayante, nous soutenons le choix de la population, parce que nous suivons la population», a déclaré Anne Itto, vice-secrétaire générale des ex-rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) pour le Sud-Soudan. Interrogée sur la meilleure option pour la population sud-soudanaise, la responsable a répondu: «la sécession». «Si vos oreilles sont ouvertes, vous savez que plus de 90% de la population montre déjà ses couleurs», a-t-elle ajouté. L'unité «n'est pas faisable, particulièrement lorsque le SPLM sait qu'elle n'a pas été rendue attrayante» par le gouvernement central de Khartoum, a insisté la responsable lors d'une conférence de presse à Juba, parlant sur une tribune ornée d'un symbole pro-sécession et à côté de sacs contenant du matériel promotionnel en faveur de l'indépendance. Lors d'un référendum prévu le 9 janvier, les Sud-Soudanais doivent choisir entre le maintien de l'unité avec le reste du pays ou la sécession. Ce scrutin est le point clé de l'accord de paix ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, musulman, et le Sud, à majorité chrétienne. L'accord de paix engageait le parti du président Omar El Bechir et l'ex-rébellion sudiste à rendre l'unité du pays «attrayante». Le SPLM compte deux sections, l'une pour le Sud-Soudan et l'autre pour le Nord-Soudan, où il compte aussi des partisans. Mme Itto a précisé que ses propos n'engageaient que la branche Sud du parti. C'est néanmoins la première fois qu'un haut responsable du parti dévoile publiquement le choix de la formation pour le référendum de janvier. Selon les données de la commission référendaire, plus de 2,8 millions de personnes se sont inscrites sur les listes électorales au Sud-Soudan et 115.000 au Nord-Soudan. L'option indépendantiste doit obtenir une majorité absolue et 60% au moins des inscrits doivent voter pour que le résultat du scrutin soit valide. Par ailleurs, le Conseil supérieur pour la paix et l'unité, un organe réputé proche du parti du président Omar El Bechir, a déposé une plainte devant la Cour constitutionnelle contre la commission référendaire et les ex-rebelles du SPLM, pour avoir empêché des Sudistes de s'enregistrer sur les listes de scrutin, rapportaient hier les médias soudanais. «Les gens à l'origine de cette plainte tentent de semer le doute dans les esprits quant au processus référendaire. Ce qu'ils ont fait n'est pas éthique», a dit Mohamed Ibrahim Khalil, président de la commission référendaire. La commission référendaire a déjà mis sur pied des comités afin de répondre aux plaintes de personnes n'ayant pas été en mesure de s'inscrire sur les listes ou, par exemple, estimant que leur identité a été usurpée. «Quiconque souhaite déposer une plainte concernant l'enregistrement des électeurs peut le faire devant la commission et ensuite aller devant la cour d'appel s'il n'est pas satisfait», a ajouté M.Khalil. La liste finale des électeurs pour le référendum doit être dévoilée le 5 janvier, quatre jours seulement avant le début du scrutin.