Le Soudan reconnaîtra la sécession du sud du pays si cette option remporte le référendum-clé prévu en janvier 2011, a affirmé hier le président soudanais Omar el-Bechir lors d'un discours marquant le 5e anniversaire de la fin de la guerre civile Nord-Sud. Le Parti du Congrès national (NCP du président Bechir) est en faveur de l'unité du Soudan, mais si le résultat du référendum est la séparation alors nous, au NCP, serons les premiers à prendre acte de cette décision et à la soutenir, a déclaré M.Bechir dans le stade de Yambio, capitale de l'Etat sudiste d'Equateur Occidental. Le discours, auquel assistait le gotha de la classe politique soudanaise, a été retransmis par la télévision publique. Le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien, ont mis fin le 9 janvier 2005 à plus de 20 ans de guerre civile, nourrie par des différends politiques, économiques et religieux. Ce conflit a fait plus de deux millions de morts. L'accord de paix global (CPA) prévoit la tenue d'élections - législatives, présidentielle et régionales - en avril prochain et un référendum en janvier 2011 sur la sécession du Sud-Soudan, région vaste comme la France enclavée au coeur du continent africain et sise sur d'importantes réserves pétrolières. «Khartoum sera la première (capitale) à reconnaître ce nouvel Etat et le soutiendra», a ajouté le président soudanais, par ailleurs candidat à sa succession pour la présidentielle nationale d'avril. Le Parlement soudanais a voté fin décembre la loi encadrant le référendum sur l'indépendance du Sud-Soudan, mais un différend persiste entre le parti de M.Bechir et le Mouvement populaire de libération du Soudan (Splm, ex-rebelles sudistes) sur la liste des enjeux à régler avant janvier 2011.