«Ce sont des personnes qui n'ont pas réussi à s'imposer lors du renouvellement des structures de base», affirme le colonel Abid, de la mouhafadha d'Oran. Les instances du FLN font en sorte d'ignorer le mécontentement qui s'est fait jour dans les rangs des kasmas du parti. Alors que 40 kasmas d'Oran ont rejoint le mouvement de redressement, la mouhafadha de la métropole de l'Ouest a démenti l'information. «Il n'y a aucun problème qui se pose. Ce sont des opportunistes qui tentent de créer du bruit», déclare le mouhadedh d'Oran, le colonel Abid. Joint hier par téléphone, le responsable du FLN au niveau de la capitale de l'Ouest rassure estimant que les personnes qui s'agitent «n'ont aucun poids» au sein du parti. «Ce sont des personnes qui n'ont pas réussi à s'imposer lors du renouvellement des structures de base», poursuit-il faisant savoir que l'opération de renouvellement s'est achevée. Même version avancée par le porte-parole du FLN, Kassa Aïssi, qui dit ne pas être alarmé par la situation. «Ce n'est pas nouveau, le problème se pose depuis plusieurs années à Oran», a-t-il affirmé expliquant qu'«il y a des structures qui ont trois cachets». En fait, la direction refuse de clarifier les choses, continue d'ignorer les protestations qui agitent la base tout en considérant que tout baigne dans l'huile au vieux parti. Or, au regard de la dimension qu'il a pris, le problème dépasse désormais le cadre local et interpelle les dirigeants du FLN: le mouvement de protestation devenu quasi national prend de l'ampleur. Après plusieurs actions de constestation, les militants de l'Ouest lâchent la direction. Avant-hier, des représentants de 40 kasmas - ce qui est quand même important - ont exprimé officiellement leur adhésion au mouvement de redressement. Ces dernières se sont même attaquées à la direction du parti, allant jusqu'à remettre en cause le rôle de M.Belkhadem. «Les bases militantes du Front de libération nationale avec toutes leurs kasmas, au nombre de 40, annoncent par conviction, leur ralliement inconditionnel et sans restriction au mouvement de redressement du parti, et ce, à compter du 11 décembre 2010», indiquent-elles dans un communiqué rendu public. Irrités par les dépassements et les manoeuvres qui ont marqué l'opération de renouvellement des structures de base, les militants ont fini par se retirer de la direction centrale. Cette action est loin d'être un non-événement puisqu'il s'agit de l'organisation de la capitale de l'Ouest. Un événement qui risque de faire basculer la situation de crise que vit le FLN. Même si la direction refuse de parler de crise, il n'en demeure pas moins que les signes d'un profond malaise sont perceptibles. Pour le «mouvement de redressement et de l'authenticité», la défection des kasmas est un exploit. «Effectivement, 40 kasmas de la wilaya d'Oran ont rallié le mouvement», s'est réjoui Mohammed Seghir Kara, coordinateur du «mouvement de redressement». Cette réaction traduit, selon lui, le divorce entre la base et la direction. Ce mouvement renforce ses rangs sur le terrain. Entre-temps, une rencontre régionale s'est déroulée samedi pour discuter des problèmes de la base. Lancé officiellement depuis plus d'un mois, le mouvement promet d'aller plus loin dans son action pour récupérer les commandes du parti. En tout cas, la réunion du 23 décembre prochain s'annonce houleuse. Certains menacent de monter au créneau pour exiger le départ des membres du bureau politique. Le secrétaire général du FLN va-t-il réagir pour apaiser les tensions? La réponse sera connue dans moins de quinze jours.