Malgré le risque d'être la proie d'une cyberattaque, l'Algérie n'a toujours pas affiné ses moyens de riposte. La tendance actuelle va vers l'utilisation accrue de l'Internet pour des fins militaires. Il est d'autant plus vrai que de nombreuses armées de par le monde se dotent d'unités de hackers et les Américains eux-mêmes s'opposent à la démilitarisation de l'Internet, a commenté hier à Alger, le président-directeur général de la Société de sécurité du réseau informatique (Ssri), Dardouri Abdelaziz, en marge de la cérémonie de présentation du Centre de recherche stratégique et sécuritaire (Crss). Par conséquent, «on ne pourra jamais arriver à un accord international sur la sécurité informatique». Concernant l'Algérie, dont les ripostes à ce genre d'attaques sont au stade de balbutiements, le président-directeur de la Ssri (privée) a révélé qu'«une liste des équipement informatiques sensibles, donc soumise aux autorisations des autorités compétentes, fut établie par le gouvernement. D'ailleurs, a fait savoir le même responsable: «Une quantité importante de ces équipements se trouve bloquée au niveau du port.» Des attaques pourraient viser des individus et toutes sortes d'organisations économiques, médiatiques, industrielles et autres dans le but de subtiliser les fonds. les cyber-attaques contre les infrastructures vitales d'un Etat sont utilisées pour affaiblir, voire, neutraliser sa capacité de réaction ou de riposte en cas de guerre ou de conflit conventionnel, a affirmé le responsable de la Société de sécurité des réseaux informatiques. Ces actions sont assimilées à une cyberguerre par le même spécialiste. Des attaques américaines sont lancées contre les ordinateurs liés au programme nucléaire civil iranien, selon lui. Ces attaques informatiques via le virus Stuxnet d'infrastructures sensibles, notamment en Iran, «montrent que les conséquences sont énormes», indique le même expert. Les attaques sont d'autant plus imparables qu'elles sont dirigées contre les réseaux non connectés à l'Internet. «En Iran, 60.000 ordinateurs sont infectés contre 1000 au Pakistan et plusieurs millions en Chine», a-t-il souligné. Les documents WikiLeaks ont été transmis par les ambassades américaines aux départements d'Etat en utilisant les meilleurs réseaux informatiques. Mais cela n'a pas empêché les fuites. «Le virus Stuxnet et WikiLeaks sont des exemples des conséquences d'une mauvaise cybersécurité», a-t-il ajouté. Il prédit une deuxième vague de fuites de documents qui sera lancée incessamment par WikiLeaks en utilisant des sites miroirs dont les propriétaires ne sont jamais identifiés. La parade contre ces attaques est de commencer à produire les logiciels en Algérie, a tenu à préciser le responsable de la Ssri. Enfin, selon docteur Barkkouk, le centre de recherche stratégique qui sera mis en place sera indépendant et responsable et géré par le conseil d'administration et scientifique. Il comprendra 4 unités de recherche et de prospective. Pour rappel, les membres du Congrès américain fondent leurs décisions essentiellement sur les analyses et rapports des centres de recherches stratégiques.