Les travailleurs et les syndicalistes font face au chantage, s'indignent les élus. Le tissu industriel et des travaux publics de la wilaya de Béjaïa dépérit chaque année. L'inquiétude, qui était de mise depuis des années chez les travailleurs, a gagné ces temps-ci les élus et autres représentants de la population. Frappé de plein fouet, d'abord par la crise économique qui avait affecté notre pays, puis par les réformes qui se sont succédé ces dernières années, le secteur public vit de mauvais jours à Béjaïa. La situation de l'Entreprise publique de bâtiment et travaux publics (Epbtp) d'El Kseur en est un exemple à même d'illustrer ce dépérissement. Source de préoccupations pour les travailleurs qui n'ont pas perçu de salaire depuis douze mois, cette entreprise risque d'être mise définitivement sous scellés. Saisie de cette situation, l'Assemblée populaire de wilaya de Béjaïa (APW) s'implique à sa manière dans l'optique de voir les activités de l'entreprise relancées pour sauver les emplois des travailleurs en détresse. Tout en défendant les travailleurs, l'APW de Béjaïa a adressé un courrier au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à ce propos. Dans ce courrier, l'APW de Béjaïa a évoqué la situation de cette entreprise et de ses travailleurs. Dans la foulée, cette institution élue a dénoncé certaines pratiques et pressions qui s'exercent sur les travailleurs. «Pour achever cette opération occulte de liquidation de cette entreprise, les travailleurs et les syndicalistes font face à un chantage indigne de ce pays», a écrit l'APW qui ne manquera pas de relever d'autres difficultés auxquelles font face, au quotidien, les travailleurs. Ces derniers n'arrivent même pas à se faire rembourser les frais médicaux. Et pour cause! leur entreprise «n'assure pas de cotisations auprès de la Caisse nationale d'assurances sociales (Cnas), conformément aux lois en vigueur». «Du refus de régler les arriérés de salaires des douze derniers mois, à l'arrêt des travaux d'achèvement des logements de la promotion immobilière sans motif, en passant par les inexplicables mutations des syndicalistes pour briser toute contestation», autant de facteurs qui ont poussé l'Assemblée de wilaya de Béjaïa à demander au Premier ministre d'arrêter ce qu'elle considère comme «une incroyable folie qui s'abat sur les fleurons de la région, à l'exemple de Cogb, EPB, Alcovel, Enmptp». A cet effet, l'APW n'a pas omis de rappeler l'instruction du directeur SGP Injab du 1er mars dernier dans laquelle il avait mis en garde les dirigeants pour utilisation des aides financières accordées à l'entreprise par l'Etat au profit de l'activité de production et de sa relance. Quelle activité relancer lorsque ces derniers ont fait procéder à la radiation du registre du commerce, et de l'existence fiscale et parafiscale de l'entreprise en question (Epbtp)?