Disposant de 1 196 barrages hydrauliques, soit 2,5% du total mondial existant, l'Espagne a été le partenaire pour la tenue hier d'une «Journée technique algéro-espagnole consacrée à l'«Auscultation et (la) sécurité des barrages en Algérie» «A l'écoute des expériences et nouvelles technologies mondiales en matière de surveillance et de contrôle technique des barrages, l'Algérie vise une modernisation des infrastructures hydrauliques, une bonne exploitation et une maintenance performante pour assurer un bon fonctionnement de ces ouvrages», a commenté à L'Expression un expert algérien présent aux travaux de cette journée. «Cette option est tout aussi valable pour les grands ouvrages, qui doivent, selon lui, devenir plus performants une fois réalisés et réceptionnés.» Cet expert a estimé qu'«un barrage a une âme, il a une continuité dans la vie qu'il faut surveiller». «Le barrage de Beni Haroun (wilaya de Mila), le plus grand d'Algérie, et qui dispose d'une capacité de stockage de 960 millions de m3, sera le projet pilote devant adapter toutes ces nouvelles technologies présentées», a-t-il encore assuré, précisant que cet ouvrage «dispose de tous les moyens permettant l'application de toutes ces techniques nouvelles». Outre la présentation des activités, en présence d'un représentant du ministère des Ressources en eau et de l'Agence nationale des barrages et des transferts (Anbt), ainsi que des firmes espagnoles présentes et co-organisatrices de cette journée technique très pointue, en l'occurrence «Ofiteco» et «Sergeyco-Algérie», deux communications majeures ont été faites. La première concernait la «Gestion des ressources hydriques en Espagne» et la seconde traitait de la «Sécurité des barrages» dans sa déclinaison relative au monitoring, la télésurveillance et le suivi du comportement. Les intervenants, lors des débats qui ont suivi les différentes communications, notamment celles dispensées par des représentants de la firme espagnole «Ofiteco», ont, notamment demandé de plus amples informations sur le contrôle des fissures et des joints, des mouvements horizontaux du terrain et des fondations, de l'influence de la température et sur diverses contraintes ayant trait à la sécurité. Les risques sismiques liés aux barrages ont constitué l'essentiel d'une communication relative à ce sujet. Ainsi, il a été rappelé que la sismicité est concentrée dans le nord de l'Algérie avec un niveau modéré à fort comme le montre l'exemple du tremblement de terre de Chlef. Les effets des tremblements de terre ont pour conséquence néfaste de liquéfier les sols par leurs vibrations, a expliqué un conférencier. Ces secousses provoquent des glissements de terrain souvent graves. Pour prévenir ces cas, il faut déterminer les inputs nécessaires pour un calcul dynamique des structures, a-t-il expliqué. Il a, par ailleurs, ajouté qu'«un barrage peut induire lui-même une sismicité» qui pourrait être liée à sa construction ou lors de son remplissage. Les conférenciers ont insisté, d'autre part, sur une formation de haut niveau d'ingénieurs et de techniciens chargés de l'auscultation et la surveillance des barrages.