Les ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (Splm), à la tête du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan, ont affirmé pour la première fois samedi dernier qu'ils allaient encourager la population à voter en faveur de la sécession. Les efforts de la classe politique nordiste afin de conserver le Sud au sein du Soudan ont «échoué», a affirmé jeudi l'assistant du président soudanais Omar El Bechir, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU s'est inquiété des tensions croissantes dans le pays. «Tous les efforts afin de maintenir l'unité avec le Sud ont échoué, la sécession du Sud est devenue probable car il s'agit de la direction empruntée à la fois par le Splm et les puissances occidentales», a déclaré l'influent Nafie Ali Nafie, cité par l'agence officielle Suna. Les ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), à la tête du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan, ont affirmé pour la première fois samedi dernier qu'ils allaient encourager la population à voter en faveur de la sécession. Les Sud-Soudanais - vivant au Sud, au Nord, et à l'étranger - sont appelés à choisir entre le maintien de l'unité avec le reste du Soudan ou la sécession lors d'un référendum prévu le 9 janvier. «Bien que nous travaillions à l'unité, nous ne devons pas rêver en couleurs, mais nous fonder sur des réalités et des faits», a souligné M.Nafie, qui s'exprimait lors d'un forum du parti présidentiel, dont il est le numéro deux. «Peu importe le résultat (du scrutin), il sera reconnu par le monde entier», a ajouté ce haut responsable à Khartoum. Le référendum est le point-clé de l'accord de paix ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord, musulman, et le Sud, en grande partie chrétien, un conflit ayant fait environ deux millions de morts. Les relations Nord-Sud demeurent tendues à l'approche du référendum, l'armée du Sud-Soudan ayant accusé les forces armées soudanaises (nordistes) d'avoir mené des bombardements aériens au cours des dernières semaines du côté sudiste des zones frontalières. Le Comité militaire conjoint pour le cessez-le-feu (CJMC), un organe formé des armées sudiste, nordiste et des Casques bleus, s'est réuni mardi et mercredi à Juba, au Sud-Soudan, afin de faire la lumière sur ces allégations. Ce comité a «confirmé que des bombardements aériens ont eu lieu les 6, 8 et 9 décembre aux alentours de Timsaha dans l'Etat (sudiste) du Bahr al-Ghazal occidental», a déclaré jeudi Kouider Zerrouk, porte-parole de la mission des Nations Unies au Soudan (Unmis). Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé jeudi une profonde inquiétude à propos de ces «incidents militaires», appelant le Sud et le Nord à se mettre d'accord au plus vite sur le tracé de la frontière, le partage des richesses pétrolières et des dettes du pays après le référendum. Les autorités du Nord et du Sud doivent «dénoncer toute tactique d'intimidation» et «mettre l'accent sur leur engagement envers un référendum libre et équitable reflétant la volonté de la population sud-soudanaise», ont demandé de leur côté les observateurs américains du Centre Carter. Ces derniers ont jugé «crédible» le processus d'inscription sur les listes électorales, malgré des problèmes logistiques et sécuritaires, tout en plaidant pour un renforcement de l'éducation des électeurs, afin de garantir la bonne tenue de la consultation. Plus de trois millions de personnes se sont inscrites sur les listes électorales en vue du référendum de janvier, selon la commission référendaire.