Le processus de paix est dans un «coma profond» et les propositions de l'administration Obama pour le relancer sont «totalement inutiles» en l'état, a affirmé samedi soir un des principaux négociateurs palestiniens, Nabil Chaath. «Je ne pense pas que nous allons reprendre les négociations bientôt», a déclaré M.Chaath à un groupe de journalistes à Beit Sahour, près de Béthléem (Cisjordanie). «Ce processus de négociation n'a plus aucune crédibilité», a-t-il ajouté, en le qualifiant d' «exercice en futilité, ridicule», allant jusqu'à parler de «nausée» devant le blocage des pourparlers. Après l'échec de Washington dans sa tentative d'obtenir un nouveau moratoire israélien sur la colonisation, exigé par les Palestiniens, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a proposé des négociations indirectes sur les questions de fond. Mais les Palestiniens, soutenus par la Ligue arabe, ont signifié aux Etats-Unis qu'une reprise des négociations avec Israël était exclue sans arrêt de la colonisation, mettant la pression sur Washington pour présenter une «offre sérieuse». Les négociations proposées par Mme Clinton sont «totalement inutiles sans termes de référence», a souligné M.Chaath, un ancien ministre. Pour reprendre les discussions, les Palestiniens, se fondant sur les négociations passées, réclament des références politiques claires, dont la fin de l'occupation des Territoires palestiniens occupés en 1967 y compris Jérusalem-Est. Ils demandent également la reconnaissance de l'Etat palestinien sur les frontières de 1967, avant la guerre israélo-arabe des Six-Jours (juin 1967), moyennant des échanges mineurs de territoire. Face au blocage des négociations, les Palestiniens ont commencé à explorer des voies alternatives, en particulier en demandant la reconnaissance de leur Etat sur les frontières de 1967. Le Brésil, l'Argentine et la Bolivie ont accédé à cette requête et l'Uruguay a annoncé son intention de les imiter en 2011. Les pourparlers directs entre Israël et les Palestiniens, relancés le 2 septembre à Washington, sont suspendus depuis l'expiration le 26 septembre d'un moratoire sur la colonisation.