Temps n La paix au Proche-Orient ne se fera pas «rapidement», avertit Obama, alors que des responsables palestiniens insistent sur la difficulté des négociations. Le président américain, Barack Obama, a averti, hier mardi, que la paix au Proche-Orient ne se ferait pas «facilement» ni «rapidement», malgré la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens. Il a toutefois souligné que les récents développements dans la région avaient relancé les espoirs de paix. «A une époque où Israéliens et Palestiniens ont repris un dialogue direct, c'est à nous d'encourager et de soutenir ceux qui sont prêts à faire fi de leurs différences et travailler pour obtenir la sécurité et la paix en Terre Sainte», a déclaré Obama. «Les progrès n'interviendront pas facilement, ils n'interviendront pas rapidement, mais aujourd'hui, nous avons une occasion d'aller de l'avant, vers un objectif commun : deux Etats, Israël et la Palestine vivant côte à côte dans la paix et la sécurité», a-t-il ajouté. Même son de cloche chez les hauts responsables palestiniens qui ont mis en garde, hier mardi, contre la difficulté des négociations directes qui doivent s'engager avec Israël, après la cérémonie inaugurale de Washington. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas «a annoncé en toute clarté et bonne volonté qu'il était prêt à réussir ces négociations et que l'atmosphère qui régnait à Washington était différente», a déclaré Nabil Chaath, un des membres de la délégation palestinienne à Washington. «Mais cette atmosphère ne voudra rien dire s'il n'y a pas de résultat», a prévenu Chaath. Un autre haut responsable palestinien a jugé improbable un effondrement total des négociations, malgré les interrogations sur la prolongation par Israël du moratoire partiel sur la colonisation en Cisjordanie, qui expire le 26 septembre prochain, sans laquelle les discussions aboutiront à une impasse, selon l'Autorité palestinienne. «Ces négociations ont été lancées et il est impossible de s'en retirer», a-t-il affirmé sous le couvert de l'anonymat. «Il est inimaginable que l'administration américaine appelle à des négociations directes au début du mois pour accepter qu'elles s'arrêtent à la fin du mois, cela nuirait à leur crédibilité», a-t-il souligné, estimant que Washington parviendrait à un compromis avec Israël sur la colonisation. Le Premier ministre israélien a, pour sa part, rappelé que cette relance des pourparlers, suspendus pendant 20 mois, était une «tentative» pour réaliser un accord. «Je dis que c'est une tentative parce que le succès n'est pas certain. Il y a beaucoup d'obstacles. Il y a beaucoup de sceptiques et de raisons de scepticisme», a-t-il reconnu. Réaffirmant ses exigences de sécurité et de reconnaissance par les Palestiniens d'Israël comme «l'Etat-nation du peuple juif», il a assuré que son gouvernement engageait cette démarche «avec de bonnes intentions mais sans naïveté.» Après la cérémonie de Washington sous l'égide du président Barack Obama, les pourparlers proprement dits doivent débuter le 14 septembre prochain à Charm el-Cheikh en Egypte et se poursuivre le lendemain à Jérusalem, en présence de la secrétaire d'Etat américaine et de l'émissaire américain George Mitchell. Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas doivent se retrouver toutes les deux semaines pour aboutir en un an à un accord-cadre définissant le contenu d'un règlement final du conflit israélo-palestinien.