Les ministres russe et chinois des Affaires étrangères ont appelé au calme sur la péninsule coréenne et demandé implicitement à Séoul de renoncer à ses manoeuvres, selon des propos rapportés hier par le diplomate chinois. Le Conseil de sécurité de l'ONU se penchait hier sur la situation dans la péninsule coréenne, où les tensions sont à nouveau vives avant la tenue de manoeuvres militaires de Séoul sur une île sud-coréenne bombardée par Pyongyang le mois dernier. Un porte-parole américain a indiqué que la réunion du Conseil de sécurité était prévue dimanche à 11h00 (16h00 GMT). «Nous avons prévu la réunion à 11h00 dimanche. Ceci va dans le sens des demandes des autres membres du Conseil de sécurité pour avoir le temps de consulter leurs capitales», a souligné le porte-parole. La Russie, qui avait demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, avait fait part samedi de son vif mécontentement en apprenant que la réunion n'aurait lieu que dimanche. Séoul a indiqué ce week-end qu'elle maintenait ses manoeuvres militaires avec tirs réels d'artillerie sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, située dans une zone revendiquée par Pyongyang. «Nous ne prévoyons absolument pas d'annuler nos exercices», a indiqué hier un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense. Ces manoeu-vres, prévues pour durer une journée, devraient avoir lieu demain ou mardi, a-t-il ajouté. Le gouverneur du Nouveau-Mexique Bill Richardson, en visite en Corée du Nord, a indiqué hier avoir appelé Pyongyang a faire preuve d' «un maximum de retenue». «J'ai eu trois réunions avec de hauts dirigeants appartenant au ministère nord-coréen des Affaires étrangères ou à l'armée», a déclaré dans un communiqué cet ancien ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU et proche du président américain Barack Obama. «A chaque rencontre, j'ai demandé avec insistance de faire preuve d'un maximum de retenue face aux manoeuvres militaires prévues par la Corée du Sud», a-t-il ajouté. La Corée du Nord avait bombardé cette île le 23 novembre, tuant quatre Sud-coréens et provoquant un tollé international. Ces tirs d'obus étaient les premiers sur une zone civile sud-coréenne depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953). Pyongyang a promis un «désastre» si la Corée du Sud ne renonce pas aux manoeuvres militaires sur Yeonpyeong. «Si la Corée du Sud ose mener à bien ses manoeuvres à tirs réels d'artillerie, la situation dans la péninsule coréenne explosera et un désastre ne pourra pas être évité», a déclaré samedi le ministère nord-coréen des Affaires étrangères dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle Kcna. Les ministres russe et chinois des Affaires étrangères ont appelé au calme sur la péninsule coréenne et demandé implicitement à Séoul de renoncer à ses manoeuvres, selon des propos rapportés dimanche par le ministère chinois des Affaires étrangères. «La Chine s'oppose fermement à toute action qui pourrait causer de la tension et aggraver la situation, et demande aux deux parties de la péninsule de faire preuve de calme et de modération», a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi lors d'une conversation téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Les Etats-Unis jugent, eux, que les manoeuvres sud-coréennes ne menacent pas Pyongyang, qui ne doit pas en tirer le prétexte de «nouvelles provocations». L'île de Yeonpyeong se trouve en mer Jaune, près de la limite maritime fixée par l'ONU après la guerre de Corée. Pyongyang conteste cette limite, estimant qu'elle a été tracée trop au nord.