L'ambassadeur de la Rasd à Alger lance un appel aux Nations unies pour amener le Maroc à coopérer davantage. Le constat est pathétique: «Les négociations tournent en rond», a fait remarquer le diplomate sahraoui qui s'adressait à la presse à l'occasion d'une rencontre de solidarité avec le peuple sahraoui organisée par le Cnasps (Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui). Au fur et à mesure des rencontres entre les délégations des deux parties (Front Polisario et Maroc) l'espoir de paix s'amenuise. Le conflit du Sahara occidental a très probablement franchi une étape supplémentaire vers un hypothétique affrontement armé. Le pouvoir marocain et le Conseil de sécurité des Nations unies portent l'entière responsabilité de l'échec des négociations entre le Front Polisario et le Maroc a fait entendre l'ambassadeur de la République sahraouie à Alger. «L'entière responsabilité de l'échec des rounds de négociations entre les deux parties, sahraouie et marocaine, est à mettre sur le compte du Conseil de sécurité et des Nations unies, d'une part et de l'intransigeance du Maroc, d'autre part», a souligné Brahim Ghali en marge d'une conférence de presse qui s'est tenue jeudi dernier au siège du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps). Au cours de son intervention le diplomate sahraoui a tenu à mettre le Conseil de sécurité de l'ONU face à ses responsabilités. «A l'intransigeance du Maroc qui fait fi, dans l'impunité, de la légalité internationale, s'ajoute le non-respect par le Conseil de sécurité et les Nations unies de leurs responsabilités à l'égard de cette partie obstinée qui se doit de se conformer à la légalité internationale» a fait remarquer Brahim Ghali qui a appelé les Nations unies «à faire pression sur la partie marocaine qui entrave toute progression des négociations afin de l'amener à se conformer à la légalité internationale et à coopérer avec la partie sahraouie». Si l'on en croit les échos qui nous parviennent du côté de Rabat, l'heure serait plutôt à un durcissement de la position marocaine qui ne compte pas céder d'un pouce. «Sur le fond, il n'y a évidemment aucun changement. Nous considérons que le Maroc doit consacrer le parachèvement de son intégrité territoriale par la récupération d'une partie de son territoire qui était colonisée, le Sahara marocain», a déclaré le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, lors d'un point de presse qu'il a tenu jeudi à l'issue d'un Conseil de gouvernement. Dans les territoires occupés, la répression est montée d'un cran. En effet, les propos du ministre marocain interviennent au moment où les forces d'occupation du Royaume maintiennent une terrible pression, dans les territoires sahraouis annexés, qui a fait une nouvelle victime. Le jeune Sahraoui, Saïd Ould Ould Abdelwahad Sid Ahmed, connu sous le nom de «Damber», âgé de 26 ans qui a été transporté dans une situation critique à l'hôpital «Belmehdi» d'El Aâyoune après avoir été la cible, le matin du 22 décembre 2010, d'un agent de la police marocaine, a finalement rendu l'âme. «Saïd Damber, qui a été grièvement blessé à la tête par un policier à El Aâyoune, a succombé jeudi après-midi à ses blessures à l'hôpital Moulay El Hassan Belmahdi de la ville», a annoncé dans une dépêche laconique l'agence de presse officielle marocaine MAP. La chasse à l'homme est terrible à El Aâyoune. 160 Sahraouis étaient détenus dans les prisons marocaines depuis l'attaque lancée par les forces d'occupation marocaines contre le camp de Gdeim Izik. Ces prisonniers n'ont pas été présentés devant la justice et croupissent dans les geôles marocaines dans des conditions précaires, a signalé Brahim Ghali. Dans un rapport publié lundi, Amnesty International vient d'épingler le pouvoir marocain. «Tous les Sahraouis interviewés par Amnesty International ont décrit la façon dont ils ont été battus, torturés ou les mauvais traitements qui leur ont été infligés au moment de leur arrestation ou lors de leur garde à vue par les autorités marocaines; la plupart d'entre eux avaient des cicatrices et des blessures visibles à l'appui de leur témoignage», a précisé le texte de l'ONG internationale. Terroriser ou négocier pour faire la paix? Le Maroc doit choisir!