Les pays voisins n'ont pas pris au sérieux les avertissements lancés par l'Algérie sur les menaces d'Al Qaîda. Selon une étude de l'Observatoire sahélo-saharien de géopolitique et de stratégie, dirigé par l'ancien ministre malien des Forces armées et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, le nombre de terroristes activant au profit de ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique oscille entre 200 et 300 éléments. Selon cette étude d'évaluation qui entre dans le cadre des préventions des risques et enjeux sécuritaires dans cette zone, la composante humaine de ce réseau terroriste provient de l'Algérie, du Mali, de la Mauritanie, du Nigeria et du Burkina Faso. Le Niger, le Maroc, la Tunisie et la Libye sont les autres pays qui n'ont pas été cités par l'observatoire non gouvernemental basé à Bamako, mais nos sources précisent que leurs ressortissants font partie de l'organisation. Des sources sécuritaires précisent que le plus grand nombre des terroristes sont natifs de l'Algérie, du Mali et de la Mauritanie. L'étude menée par cet observatoire ne traduit rien de nouveau dans ses recherches et ne fait que confirmer ce qui a été confié par des sources sécuritaires aux organes médiatiques nationaux et internationaux. Sachant bien que les attentats suicides, un mode opératoire adopté par la nébuleuse pour semer davantage de désolation, ont été abandonnés aussi bien en Algérie qu'au Maroc, l'Osgs, s'est quand même basé sur ces faits pour faire aboutir son étude tout en soulignant qu'Al Qaîda au Maghreb Islamique a élargi ses cibles aux intérêts occidentaux par le rapt des ressortissants étrangers. De même, cette étude rapporte que cette zone, qui va de la Mauritanie au Tchad en passant par l'Algérie, le Mali et le Niger, est devenue une «base logistique» servant de camps d'entraînement et de repli pour différents mouvements islamistes de la région. Mais ce qui est certain pour les services de sécurité algériens, la nébuleuse n'opère pas sur le sol algérien. L'Algérie compte certes, des terroristes sur son territoire mais tous affiliés au Gspc, prétendu branche d'Al Qaîda au Maghreb. La publication de cette étude basée sur des informations de presse intervient au moment où les Occidentaux par le biais de leurs représentants diplomatiques et militaires, notamment les USA et la Grande-Bretagne, saluent la stratégie de lutte antiterroriste adoptée par l'Algérie. C'est dire que la nébuleuse jouit des complicités avec les réseaux du crime organisé qui s'adonnent à tout genre de trafic, et notamment celles tissées avec la population de la zone sahélo-saharienne. L'Algérie, dans ses rapports sur le contexte sécuritaire adressés à ses voisins, n'a jamais manqué de prévenir contre ce risque de complicité, revendiquant une coopération de lutte commune et soulignant que sans une paix sociale et politique, la région demeurera dans le tout-sécuritaire. L'Algérie a de tout temps oeuvré pour des résolutions d'apaisement entre le gouvernement malien et la force d'opposition qui réclame une égalité sociale; une approche, cependant, qui menace certains intérêts qui ont fait que le processus de paix initié par l'Algérie n'aboutisse pas. Aujourd'hui et au-delà des frontières algériennes, la zone est plus que jamais menacée et la nébuleuse, confirme cette étude, a réussi à séduire la classe sociale la plus démunie par des offres d'argent et l'apport des solutions à certains problèmes fondamentaux. Les manoeuvres de la nébuleuse, indique encore cette étude, ne sont pas limitées aux seules populations démunies mais elles ont, par la corruption, atteint certains services des Etats du Sahel devenus complices, mais sans pour autant identifier de quels Etats il s'agit. Soulignant que grâce à l'argent sale tiré des trafics et les rançons payées, Al Qaîda au Maghreb a créé de nouveaux riches. Cette nouvelle donne va permettre, selon toujours cette étude, au réseau terroriste d'augmenter ses capacités de nuisance dans la région avec l'objectif de faire de cette zone un territoire de violence. Si la nébuleuse a recentré ses activités au Sahel c'est certainement suite à la pression des forces de sécurité algériens, mais cela, confient des sources sûres, aurait pu être évité si les pays voisins avaient pris la peine de prendre avec plus de considération les avertissements de l'Algérie sur les menaces, bien avant qu'Al Qaîda ne fasse de cette zone son terrain de prédilection.