Une centaine de familles occupe ce coin enclavé et manquant de tout. Le «mont Maknine» reste un nom qui ne dit rien à bon nombre de citoyens à Bouira. L'appellation de ce hameau a pour origine la présence en quantité de cet oiseau populaire, le chardonneret, qui, suite à une chasse intensive, a fini par devenir rare. Le coin a longtemps été la destination des personnes qui ont tiré profit de la vente de cet oiseau. Le hameau relève administrativement de la commune de Bordj Khriss située à l'extrême sud de la wilaya, à 45 kilomètres du chef-lieu de la wilaya. Une centaine de familles occupe ce coin enclavé et manquant de tout. Pour information, ce hameau situé en haut d'un mont, en face du mont Dirah, est le village natal de plusieurs grands artistes ayant marqué le répertoire chaâbi national, à l'image de feu Guerrouabi qui serait natif de cette région. Les occupants, qui ont bravé la peur et subi la sauvagerie de l'hydre intégriste, revendiquent leur part du développement qui sortira, petit à petit, la daira de Bordj Okhriss d'un sommeil qui dure depuis des années. La nature idyllique, avec la proximité d'une montagne et l'épaisse couverture végétale, peut servir au développement du tourisme et de l'activité sportive en montagne. Parmi les autres doléances de ces habitants, le gaz de ville reste une priorité absolue. La météo dans ce coin n'est pas clémente. Le centre-ville de la commune étant déjà alimenté, il suffit de quelques kilomètres en extension pour faire bénéficier le village où les habitants, en plus de l'éloignement, sont des proies pour les spéculateurs qui cèdent la bouteille de butane au prix fort. L'AEP aussi fait défaut. Le raccordement depuis le barrage de Tilesdit, qui touche l'ensemble de la zone sud de la wilaya, reste un espoir vivement attendu. En période d'été et eu égard au manque de ce liquide vital, les habitants recourent au citernage et là aussi il faut débourser. Ces demandes amplement justifiées ne sont pas les seules demandes. Les habitants sollicitent aussi les responsables pour des infrastructures publiques comme une salle de soins. Pour les cas urgents, les habitants sont dans l'obligation de transférer leurs malades vers les structures du chef-lieu de commune et l'hôpital de Sour El Ghozlane pour les cas graves en attendant la fin des travaux de réalisation de l'EPH de Bordj Okhriss. Le bitumage de la route qui relie le hameau à la commune longue de 5 kilomètres est réalisé sur 2 km alors que le reste est une piste impraticable en période de pluie.