Dans une Kabylie un peu prostrée par tout ce qu'elle a vécu, des coordinations des ârchs tentent de ranimer la flamme de la lutte. Azazga, région épicentre de la colère citoyenne, s'apprête à vivre aujourd'hui, une marche de protestation. Organisée par l'ârch d'Ath-Ghobri, cette marche s'ébranlera à 10h, depuis la station des fourgons sise face à la direction de l'hydaulique jusqu'au siège de l'APC, où les ârchs ont l'intention de procéder à la fermeture du bureau du maire et à l'expulsion des «faux-élus». Les marcheurs auxquels pourraient se joindre les femmes, les maquisards et les enfants de chouhada, selon la coordination des Ath-Ghobri, doivent ensuite procéder «à la fermeture de la daïra et à l'expulsion du chef de daïra». Cette action est voulue comme un forcing pour «libérer les détenus du mouvement». Toujours à Azazga, le tribunal de la ville aura à trancher le cas de huit manifestants. Ces jeunes ont déjà été et par deux fois présentés devant la justice. Le 1er septembre dernier, ils ont bénéficié de la liberté provisoire. Accusés d'attroupements et d'atteinte à l'ordre public, F.N. de Tizi Rached, A. Y. H. de Fréha et B. S., K. R., K. K., J. S., T. S., et S. M. S., tous d'Azazga, rejettent ces accusations. Pour eux, ils sont tout simplement des otages des politiques. K.R., vétérinaire de profession, dira: «Personnel-lement, je n'ai aucun lien avec tout ce qui s'est passé et ce qui se passe. Je passais par là et les CNS m'ont arrêté, on me met un tas de choses sur le dos. Mais, et je le répète, je n'ai rien à voir avec cela!». La défense insiste également, de son côté, sur «des dossiers d'instruction» qui seraient vides. Parmi eux, quelques-uns sont allés jusqu'à accuser les CNS, qui ont procédé à leur arrestation, de brutalités. C'est donc aujourd'hui que le tribunal décidera de leur sort. A Tizi Ouzou hier et ce, comme tous les dimanches, les ârchs ont organisé un sit-in devant le tribunal pour exiger la libération des détenus. En attendant, la coordination des ârchs de la commune de Tizi Ouzou promet une journée mouvementée pour demain. Un rassemblement est, en effet, prévu, à 10 h, au rond-point du centre-ville de Tizi Ouzou pour exiger la libération de tous les détenus et le rejet des résultats des échéances. Il faut souligner que la coordination des ârchs de Tizi Ouzou avait essayé la semaine dernière d'organiser un rassemblement devant l'APC de Tizi Ouzou. Les commerçants, les entreprises publiques et privées ainsi que les administrations sont également invitées à observer une grève générale le même jour. Ailleurs, et un peu partout à travers la wilaya de Tizi Ouzou, un calme relatif et une sérénité remarquable sont à noter. Il est vrai que la fatigue aidant, la population n'adhère plus aux rassemblements et autres actions. Les ârchs seraient bien inspirés de chercher une autre voie.