Outre les victoires gagnées sur le terrain par les forces de sécurité, sur le plan international l'expérience algérienne séduit. L'année 2010 se termine sur le plan sécuritaire par la condamnation à la peine capitale du principal accusé dans l'attentat perpétré le 7 septembre 2007 contre le cortège présidentiel. Les autres membres du groupe terroriste ont, quant à eux, écopé de peines allant de trois à quinze ans de prison ferme, selon le degré d'implication dans cette opération criminelle. Il est à rappeler que l'attentat avait fait 25 morts et plus de 150 blessés parmi les citoyens qui étaient venus accueillir le chef de l'Etat en visite dans la capitale des Aurès. Une semaine auparavant, les forces de l'ANP, estimées à des milliers de militaires, engageaient une opération d'envergure contre les maquis de Sidi Ali Bounab, le fief des phalanges du Gspc. Pendant plus de dix jours, un groupe terroriste est acculé dans ses derniers retranchements et soumis à un déluge de feu. Le bilan officieux de cette opération fait état de la neutralisation de plus de 12 terroristes au sujet desquels, de nombreuses supputations ont évoqué la mort de Droukdel. Selon des informations recoupées, le groupe terroriste s'apprêtait à perpétrer des attentats au niveau de la capitale, durant la période des fêtes de fin d'année. Dans le même contexte, un réseau de soutien au terrorisme, composé de 12 membres, a été démantelé par les services de sécurité à Bordj Menaïel, à l'est de Boumerdès. La mise hors d'état de nuire de l'émir Hodeïfa Abou Younès, de son vrai nom Abdelmoumen Rachid, est, elle aussi, considérée comme un coup dur porté à ce groupe de criminels qui ont tourné le dos aux appels à la reddition. La veille, sept terroristes ont été abattus lors d'un ratissage mené par l'armée dans le massif forestier de Takhoukht. Durant le mois de Ramadhan dernier, la région de Yakouren avait été le théâtre de violents accrochages entre les éléments de l'ANP et les terroristes. Ce forcing entrepris par l'ANP dans les maquis et les autres services de sécurité en milieu urbain et à la périphérie des villes répondait aux attentats barbares commis par le terrorisme à Tébessa, à l'extrême est du pays et Tin Zaouatine, à quelques kilomètres de la frontière malienne. Un véritable carnage dans la capitale des Nememchas qui a fait cinq victimes et une embuscade meurtrière à l'extrême sud au bilan lourd estimé à 11 gardes frontières froidement assassinés. Le 10 juin, un autre attentat kamikaze à Ammal, près de Boumerdès, a fait 4 morts et 20 blessés. Dans la même région, un camion de marque Hyundai chargé d'explosifs avait ciblé un cantonnement de la Gendarmerie nationale, fauchant la vie de deux gendarmes et deux civils. Le 21 juin, une bombe artisanale ciblant un convoi de patriotes explosait sur la route de Bouira. La riposte des forces de sécurité a été rendue nécessaire à la suite de la recrudescence des attentats terroristes, particulièrement au centre du pays à la veille d'un Mondial de foot où l'Algérie participait, après 24 années d'absence. C'est dire l'acharnement criminel des terroristes décidés à replonger les Algériens dans la terreur et les ténèbres. Malgré ces attentats, la situation sécuritaire générale demeure satisfaisante. Sur le plan international, il est à noter l'intérêt croissant exprimé par les Américains à l'égard de l'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste. «Les USA ont beaucoup de choses à prendre de cette expérience», a estimé un membre d'une délégation de sénateurs américains qui a séjourné récemment dans notre pays. Pour leur part, les Britanniques adoptent la même attitude. Ainsi, Londres estime que l'approche algérienne est «très efficace» en matière de lutte contre le terrorisme et peut servir de modèle pour les pays de la région. Ces propos émanent du général-major britannique, Robin Searby, qui souligne que «le gouvernement algérien est très fort dans la lutte antiterroriste et la Grande-Bretagne est confiante et optimiste dans sa démarche». Cette confiance des Occidentaux arrachée par des années de lutte et de lourds sacrifices, offre aujourd'hui l'image d'un pays qui est en train, à ne pas en douter, de relever le défi. Les forces de sécurité continuent d'exercer la pression sur les quelques résidus du Gspc. Pour les fêtes de fin d'année, un dispositif sécuritaire a été mis en place autour de la capitale où pas moins de 10.000 éléments des forces de sécurité, tous corps confondus, ont été mobilisés. Les grandes villes, comme Annaba, Constantine et Oran pour ne citer que celles-là, connaissent le même climat, barrages fixes et mobiles de la Gendarmerie nationale dotés de matériels de détection d'explosifs, brigades canines et fouilles au corps caractérisent le quotidien des citoyens.