L'Algérie subit les foudres de certains pays à cause de sa nouvelle politique économique. La libre circulation des personnes est-elle devenue un moyen de pression entre les mains des gouvernements? C'est tout comme. Depuis quelques mois, plusieurs pays auraient décidé de durcir les conditions d'octroi de visa. Mais le mot d'ordre que semblent avoir lancé certains gouvernements, n'a pas été suivi dans toutes leurs représentations diplomatiques éparpillées dans le monde entier. Ces nouvelles mesures ont été uniquement imposées aux demandeurs algériens. En toile de fond, la nouvelle orientation économique de l'Algérie opérée cela fait presque deux ans. C'est précisément en 2009, que le gouvernement a procédé à des changements dans sa politique économique. Quelques dispositions «restrictives», décriées par les partenaires étrangers du pays, ont été instaurées dans le secteur de l'investissement. Les nouvelles contraintes liées à l'octroi de visa paraissent, de ce fait, comme un nouveau moyen de pression contre l'orientation protectionniste donnée à l'économie algérienne. En effet, depuis plus d'un mois, des dizaines d'Algériens font la queue devant l'ambassade de la République populaire de Chine à Alger. «Je me suis levé très tôt le matin pour venir déposer mon dossier de demande de visa. Mais comme vous voyez, il est midi et on ne m'a toujours pas appelé», raconte Saïd. Pour lui comme pour de nombreuses personnes attendant à quelques mètres de la représentation diplomatique chinoise, c'est presque une journée perdue. C'est qu'ils arrivent des quatre coins du pays. Au cours de la journée, le personnel de l'ambassade ne fait passer que 8 à 10 personnes, confie un jeune demandeur de visa cité par le site d'information Toutsurl'Algérie. Cela fait plus d'un mois que les règles ont changé dans cette bâtisse sise au boulevard des Martyrs. Fini les agences de voyages qui déposaient le dossier de visa pour leurs clients. Fini le dépôt d'un dossier sans invitation. Désormais, la présence du demandeur et la possession d'une invitation sont obligatoires. Jadis à Hydra et maintenant à Ben Aknoun, où se trouve le consulat général de France, ces scènes représentant d'interminables files d'attente ne paraissent pas étranges. Le durcissement des conditions d'attribution de visa pour la France, incontestablement la première destination des Algériens, ne date pas d'aujourd'hui. Les dernières restrictions à la délivrance de visas de court séjour pour les Maghrébins, auraient été dictées par le ministre de l'Intérieur français, Brice Hortefeux. Dorénavant, les Maghrébins et particulièrement les Algériens auront encore de nombreuses difficultés pour obtenir un visa de séjour de courte durée. Concernant les dernières déclarations de M.Hortefeux, le consul général de France à Alger a affirmé: «M.Hortefeux n'annonce donc pas de restrictions à la délivrance de visas, mais une plus grande vigilance lors du traitement des demandes de visa.» Pas de visa pour les Maghrébins, la «consigne» semble être aussi suivie par les Emirats arabes unis. «Depuis novembre dernier, les Emirats arabes unis ont bloqué d'une manière unilatérale, la délivrance de visas pour les ressortissants maghrébins», rapporte Toutsurl'Algérie. Selon ce média, les raisons de ces récentes restrictions sont d'ordre économique. «Ce pays entend ainsi protester contre le «traitement scandaleux» réservé par Alger aux investisseurs émiratis», écrit le site citant une source proche du gouvernement de ce pays. Et d'expliquer: «Aucun projet émirati n'a abouti en Algérie, malgré les promesses officielles. Nos groupes étaient prêts à investir en Algérie mais ils ont été traités d'une façon scandaleuse.»