Le ministre a précisé que les mesures prises au niveau central visent à promouvoir l'investissement au niveau local et à encourager la production nationale. C'est un véritable coup de pied dans la fourmilière que vient de donner le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. M.Tayeb Louh n'a pas caché son mécontentement pour le travail fourni par tous les acteurs intervenant au niveau local dans le cadre de la promotion de l'emploi, hier à Zéralda. En marge du séminaire international sur l'appui au développement des initiatives locales de l'emploi en Algérie, M.Louh a convié les partenaires locaux à plus d'imagination, d'initiative et à changer la mentalité. «Personne ne prend l'initiative pour un pacte de travail au niveau local malgré tous les mécanismes initiés par les pouvoirs publics et tout le monde attend à ce que tout vienne du sommet et du pouvoir central», a-t-il déploré. Le ministre a ajouté que tous les intervenants (élus, société civile, administration locale, opérateurs économiques...) doivent contribuer à la promotion de l'emploi et à l'amélioration du cadre de vie des citoyens. Et au ministre de donner un exemple: des APC, daïras et chef-lieux de wilaya souffrent du manque d'hygiène, les mécanismes du travail existent mais personne ne prend l'initiative d'engager des travailleurs dans ce sens. M.Louh a ensuite invité ces mêmes responsables à instaurer un climat favorable pour l'investissement selon les capacités des wilayas et ce, pour créer de nouveaux postes d'emploi conformément à la législation nationale en la matière. «La conception nationale de l'emploi existe et actuellement il faut transférer l'activité au niveau local. Il faut que les instances locales et les responsables locaux exécutent la politique nationale de l'emploi», a-t-il plaidé. Dans son réquisitoire, le ministre s'en est pris également aux jeunes qui n'ont pas les capacités et les qualifications requises pour rejoindre le monde de travail. «Les jeunes et notamment les chômeurs doivent veiller à leur propre formation pour leur insertion à même d'être au diapason de la politique nationale de l'emploi», a-t-il suggéré. Le représentant du gouvernement a précisé que toutes les procédures mises en place au niveau central visent à promouvoir l'investissement au niveau local et à encourager la production nationale. Il a mis, dans ce contexte, en exergue le nouveau plan quinquennal 2010-2014, qui demande, pour sa concrétisation, la création de milliers de postes d'emploi dans les secteurs de l'industrie, les services et les travaux publics. Mais que fait la tutelle pour contribuer au changement de ces mentalités? Le département de Tayeb Louh.a fait l'objet de reproches et de défaillances. Mais ce dernier défend ses réalisations et ses démarches dans le domaine. Ainsi, pour rendre efficace l'initiative locale, le ministre souligne, d'abord, le dégel des activités de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) ce 2 janvier. «Les jeunes peuvent désormais choisir le secteur de l'activité qu'ils jugent utile pour eux et toutes les portes sont ouvertes au niveau de toutes les wilayas», a-t-il souligné. Il cite, ensuite, la mise en place, il y a trois mois, de la Commission nationale de promotion de l'emploi, avec des comités locaux dans chaque wilaya et présidée par le wali et constituée de tous les partenaires au niveau local. Le ministre a évoqué, enfin, les rencontres et séminaires organisés dans le cadre de la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage. «Nous voulons semer cette culture et les responsables locaux doivent assumer leur responsabilité», a-t-il averti. Interrogé sur les employés des agences à revenus proportionnels de la SAA qui touchent un salaire inférieur au Snmg, un responsable du département de Tayeb Louh a répondu qu'il ignore cette situation. Il a affirmé, en revanche, qu'il est inconcevable que des employés soient payés en dessous du Snmg, qui est de 15.000 dinars.