Ce programme lie les laiteries à l'Onil dans le double objectif de développer la production nationale et de mettre en oeuvre la dimension sociale de la politique alimentaire du pays. Après la nomination de Fethi Messar à la tête de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), en remplacement de Hafid Djellouli, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural n'a pas attendu longtemps pour passer à une nouvelle étape en procédant à la mise en place d'un nouveau dispositif de partenariat, dont la mise en oeuvre débutera ce mois et sera encadré par l'Etat. Ce programme lie les laiteries à l'Onil dans le double objectif de développer la production nationale et de mettre en oeuvre la dimension sociale de la politique alimentaire du pays. Il planifie l'encadrement et la rationalisation tout en régissant le mode d'approvisionnement en poudre de lait des opérateurs publics et privés, par l'organisation de la filière. Ce dispositif, qui doit satisfaire une demande nationale estimée à 4 millions de litres/jour, se décline en deux contrats spécifiques. Le premier porte sur l'acquisition par les laiteries de poudre de lait subventionnée en contrepartie d'un engagement pour transformer celui-ci, le mettre à la disposition du citoyen au prix de 25 DA en sachet d'un litre. Le second consiste en l'engagement de la laiterie à collecter le lait cru, à le pasteuriser et à le revendre à des prix libres. Une information à ce sujet, distincte et lisible,doit, désormais, paraître sur le sachet de lait. En contrepartie, la laiterie bénéficiera de la prime d'intégration de 4 DA. Si elle renonce à la poudre de lait importée et n'utilise que le lait cru, la laiterie verra sa prime d'intégration passer à 6 DA le litre de lait intégré. Le soutien de l'Etat avait été décidé aux producteurs de lait, après qu'il ait été constaté que ceux-ci étaient «quelque peu lésés». A ce propos, notons que l'Algérie ne compte que 900.000 vaches laitières, d'où l'intérêt de continuer à en importer. Le nouveau dispositif a suscité un intérêt marqué des laiteries. 139 laiteries ont ainsi répondu à l'appel à manifestation d'intérêt lancé par l'Onil en novembre 2010, et 118 laiteries ont déposé leur dossier de candidature pour un partenariat avec l'Onil pour l'exercice 2011. D'autres chiffres indiquent que 112 laiteries ont été retenues pour engager les négociations de contrats de partenariat avec l'Onil. Elles se répartissent en 15 laiteries de statut public et 97 de statut privé. 62% du total soit 69 laiteries, procèdent à la collecte de lait cru. Elles constituent la base durable du partenariat envisagé et sont considérées comme «prioritaires». Les laiteries restantes bénéficieront d'un moratoire jusqu'au 30 septembre 2011 pour intégrer le programme de participation au développement de la production nationale soit par la collecte de lait cru, soit par le développement de partenariat avec les éleveurs pour le peuplement des étables, leur repeuplement ou leur développement ou les trois options à la fois. En attendant, ces laiteries bénéficieront de poudre de lait subventionnée dans des proportions inférieures à celles dont bénéficient les 69 premières. Ce produit doit servir uniquement à la production du lait en sachet, rappelle-t-on. Les marchés internationaux prédisent le maintien des prix élevés de la poudre de lait pendant longtemps. «L'Europe a réduit ses subventions à la filière lait, les Etats-Unis n'exportent plus et l'Australie est touchée par les incendies. Reste l'Europe et la Nouvelle-Zélande qui exportent de la poudre de lait», a précisé un responsable du secteur.