La seule garantie effective de la liberté c'est encore et toujours l'indépendance financière. Au moment où le monde sort de deux ans de crise économique, l'Algérie continue d'afficher une santé financière enviable. En effet, fin décembre 2010, avec 155 milliards de dollars de réserves de change dans les caisses, l'Algérie peut se targuer d'être l'un des pays les plus riches au monde. Cet acquis est d'autant plus vrai que l'Algérie est aussi l'un des rares pays au monde à ne pas avoir de dette extérieure. Cette aisance financière fait de l'Algérie une niche pécuniaire vierge! Elle dispose aussi d'un fonds de régulation des recettes dont le montant est de l'ordre de 4800 milliards de dinars, soit plus de 65 milliards de dollars. «Il y a un accroissement de 500 milliards de dinars par rapport à leur encours fin 2009», a annoncé Abdelmalek Zoubeidi, directeur de la prévision et des politiques au ministère des Finances, invité ce mardi 4 janvier de la Chaîne III de la Radio nationale. Cette santé financière impeccable intervient au moment où des pays tels que l'Irlande, la Grèce, l'Espagne sont au bord du gouffre. Ces pays ont même frôlé la faillite, n'était l'aide de l'Union européenne qui s'est alliée pour les sauver au dernier moment. Même l'une des plus grandes puissances économiques mondiales, la France, a été touchée de plein fouet par ce «malaise» financier. Il faut dire que c'est grâce aux décisions radicales prises par l'Etat, tel le fonds de régulation des recettes, que cette situation s'est stabilisée. L'Algérie se maintient comme leader arabe dans le taux de réserves de change. Car le fonds de régulation est alimenté par le différentiel entre le prix réel du baril de pétrole sur le marché international et celui fixé pour le calcul dans la loi de finances. Ce dernier est de 37 dollars le baril pour 2011. Cette belle assise financière permettra ainsi au gouvernement de «conduire le programme 2011 dans des conditions soutenables. Il y a aussi une marge de sécurisation pour les années à venir», a affirmé M.Zoubeidi. Cependant, tout n'est pas non plus rose. Le directeur de la prévision et des politiques au ministère des Finances, a reconnu l'existence d'un déficit du Trésor. «Cela est lié au fait que nous sommes dans un contexte d'expansion de la dépense d'équipement. Il y a quatre lignes pour financer ce déficit: le financement bancaire, non bancaire, extérieur et le fonds de régulation», a-t-il expliqué. Excluant le financement extérieur, il a indiqué que le fonds de régulation permet de financer partiellement le déficit du Trésor. Abdelmalek Zoubeidi a observé que le pays a entamé les travaux d'Hercule. Ce qui rend le niveau de la dépense pour 2011 assez lourd avec des budgets d'équipement et de fonctionnement dépassant les 6000 milliards de dinars. «Il faudrait veiller à ce que les projets inscrits à un certain montant ne soient pas alourdis avec des réévaluations additionnelles. Celles-ci peuvent provenir d'une maturation insuffisante soit d'une évolution imprévisible, des prix des matériaux», a-t-il expliqué. Selon lui, la séparation entre l'étude et la réalisation des projets permet de maîtriser la maturation et éviter les réévaluations. Il a d'ailleurs indiqué que l'IGF a désormais prérogative de procéder au contrôle de la dépense publique quel que soit le statut de l'entité qui procède à cette dépense. Cela concerne aussi les entreprises privées qui bénéficient de subventions de l'Etat, de prêts ou de garanties. «Le programme d'action de l'IGF est validé annuellement par le ministère des Finances. Le fait de contrôler les choses et de les suivre constitue un facteur de sécurisation contre les dérapages», a-t-il conclu.