Sans la garantie du logement, la mission constitutionnelle de l'institution hospitalière ne peut être assurée. L'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa est, pour le moins qu'on puisse dire inquiète. L'évolution de la situation du centre hospitalo-universitaire et la pénétrante sont loin de l'agréer. Par deux fois consécutives, cette institution s'est prononcée par la voix de son président sur ces deux sujets qui, tout en étant importants pour la wilaya, subissent des décisions qui ne sont pas sans aggraver les retards accusés. Pour le CHU, l'inquiétude des élus de l'APW se focalise sur la situation des médecins spécialistes affectés au CHU provisoire de Béjaïa. Ils subissent le «diktat» de l'administration si l'on croit les propos du P/APW qui va jusqu'à parler de «chantage». En effet, dans une lettre adressée au ministre de la Santé et de la Population l'APW écrit: «Vos subalternes exigent de ces médecins, en contrepartie de leur installation, un désistement de ce droit que vous leur aviez pourtant publiquement garanti», avant d'exiger de «mettre fin à leur calvaire». L'APW s'est ensuite interrogée sur ce que cache cette manière que l'on peut interpréter comme «un prélude pour revenir sur la décision du centre hospitalo-universitaire». Pour l'APW de Béjaïa «sans la garantie du logement, la mission constitutionnelle de l'institution hospitalière ne peut être assurée». Dans un autre document, l'APW s'est intéressée au silence qui entoure le projet de réalisation d'une pénétrante autoroutière reliant Béjaïa à l'autoroute Est-Ouest depuis 2009, allant jusqu'à s'interroger si le projet n'est pas compromis. Alors que le directeur des travaux publics a affirmé que le dossier de la pénétrante autoroutière a été confié au ministère des Travaux publics qui a décidé de le transférer à l'Agence nationale des autoroutes et que le gouvernement a inscrit une première tranche du projet allant dans le sens de la libéralisation du couloir et des indemnisations des propriétaires terriens, ainsi que le transfert des réseaux avec une enveloppe financière de 8,5 milliards de dinars et une autre tranche liée à la réalisation d'un montant de 1,5 milliard de dinars pour la wilaya de Bouira, l'APW doute de l'intention des pouvoirs publics de mener à bien et dans les meilleures conditions ce projet. Dans la foulée, le président de cette institution élue saisit le Premier ministre à l'effet «d'intervenir énergiquement» auprès de la Commission nationale des marchés publics pour «libérer définitivement le dossier de l'APD «avant-projet détaillé» de la pénétrante. Pour lui, «à l'issue de l'appel d'offres lancé par l'ANA au courant de la l'année 2009, un avis d'attribution provisoire a été publié dans la presse nationale en février 2010 et depuis, soit une année après, un silence total entoure ce dossier qui peut être sujet aux interprétations les plus extrêmes», fait observer l'auteur de la lettre qui revient sur la nécessité absolue et l'urgence d'un tel projet pour l'économie de la wilaya. Se voulant plus convaincant dans sa démarche, le P/APW fait le constat de saturation des voies de communication existantes et les axes routiers de la wilaya «complètement obsolètes et traversant plusieurs agglomérations, ils mettent en péril le devenir économique du port de Béjaïa classé en première position en Algérie». Et de conclure par un jugement sans appel, «il est impensable et paradoxal que devant une telle urgence on mette une année pour confier un marché d'étude».