Une nouvelle étape est franchie dans le processus d'acquisition des actions d'OTA. La presse nationale avait annoncé les Américains, Cuturs-Mallet-Prevost-Mosle-LLP, mais c'est finalement le cabinet d'avocats français Shearman and Sterling-llp France qui a été officiellement sélectionné par le gouvernement algérien pour l'accompagner dans l'opération d'acquisition de Djezzy. C'est du moins ce que révèle un communiqué rendu public par le ministère des Finances. Selon ce communiqué, l'accord entre les deux parties portait sur un contrat dont le montant avoisinerait les 2,15 millions de dollars. Ce contrat, d'une durée de 100 jours, aura pour but de déterminer prix d'aquisition de Djezzy, filiale d'Orascom Télécom Holding (OTH). Le choix de Shearman and Sterling-llp France s'est fait après l'ouverture des plis de l'avis d'appel d'offres national et international qu'avait lancé le ministère des Finances pour l'accompagner dans l'opération d'évaluation de l'opérateur de téléphonie mobile, Djezzy. En effet, le cabinet Sharman and Sterling- LLP France a proposé la meilleure offre sur les dix soumissionnaires, obtenamt 98 points sur 100, soit 58 points sur 60 pour l'offre technique et 40 points sur 40 pour l'offre financière. Les neufs autres cabinets et banques d'affaires ayant répondu à l'appel d'offres du gouvernement algérien sont Renaissance: Capital (Grande-Bretagne), le groupement Rothschild (France), Global Investment House (Koweït), Goetz Partners (Allemagne), Cuturs-Mallet-Prevost-Mosle-LLP (Etats-Unis), Hsbc (G-B), Grant Thornton (France), Swicorp (Arabie Saoudite), RSM (Tunisie). Toutefois, il faut signaler qu'avec Shearman and Sterling-llp France, le gouvernement algérien ne s'engage pas sur un terrain inconnu, le cabinet d'affaires français avait déjà accompagné avec succès l'Algérie dans plusieurs procédures d'arbitrage international. Il a notamment, été choisi pour représenter les intérêts algériens dans l'affaire qui avait opposé, en 2007, Sonatrach aux groupes espagnols Repsol et Gas Natural sur le projet gazier intégré Gassi Touil. Shearman and Sterling-llp France a également assuré, en 2005, la défense de l'Algérie contre un consortium italien mené par Astaldi. Le différend portait sur la construction d'un barrage en Algérie. Là encore, la cour d'arbitrage avait donné raison à l'Etat algérien. Ces bonnes expériences ont sûrement été un plus dans la balance. Il faut rappeler que le recours à un bureau d'études est rendu inévitable faute d'accord entre les deux parties. En effet, aucun accord à l'amiable n'a été trouvé par le gouvernement avec OTH sur la revente de sa filiale algérienne, Naguib Sawaris, ayant fixé le prix aux alentours de 8 milliards de dollars. C'est nettement superieur à celui que le gouvernement algérien semble prêt à débourser. Il est de moitié moins. Voire davantage. Certaines sources situent l'offre à 2 ou 3 milliards de dollars. L'ancien ministre des Postes, Hamid Bessalah, avait annoncé, quelques jours avant son départ du gouvernement, l'année dernière, que l'Etat algérien était prêt à mettre le prix qu'il fallait pour entrer en possession de l'opérateur, revendiquant au moins 14 millions de clients. Naguib Sawiris voulait vendre sa filiale des Sud-Africains ou à des Russes, mais c'était compter sans la ténacité du gouvernement algérien qui a fait valoir son droit de préemption dans l'affaire. Même Dmitri Medvedev et Jacob Zuma, respectivement président de la Fédération de Russie et de l'Afrique du Sud n'ont pas réussi à faire infléchir la position du gouvernement.