Le comité central (CC) du FLN issu du 7e congrès a décidé de doter le « vieux front » d'une nouvelle direction. Cette décision, prise jeudi dernier à l'issue des travaux de cette instance, est présentée comme une mesure destinée à mettre fin à la guerre de positions opposant, depuis le mois de juillet dernier, les « redresseurs » aux « légalistes ». Une guerre à l'origine, rappelle-t-on, du retard dans l'organisation des travaux du 8e congrès bis du parti, prévu initialement avant les festivités du 1er Novembre. Les consultations autour de la composition de cette nouvelle direction débuteront aussitôt que Abdelaziz Belkhadem sera rentré de son déplacement à l'étranger, a indiqué hier une source proche du parti. Cette nouvelle structure remplacera, aussitôt formée, l'actuel comité provisoire de gestion du parti ou « groupe des 12 », présidé par Abdelkrim Abada. Dans l'air déjà lors de la tenue jeudi des travaux du comité central du parti (lire à ce propos notre édition d'hier), l'idée de nommer une nouvelle direction résulterait d'un compromis trouvé entre les « redresseurs » et les « légalistes » concernant les objectifs prioritaires du FLN : ceux de mener, entre autres, le parti à son 8e congrès et de stabiliser durablement ses structures. L'idée d'installer une nouvelle équipe dirigeante participe aussi, précise-t-on, de la volonté de donner plus de poids à la direction. Cela pour mettre un terme à l'insubordination dont est victime le comité provisoire de gestion du parti. Une situation dénoncée d'ailleurs jeudi par Abdelkrim Abada devant les 158 militants ayant pris part aux travaux du CC. 20 des 243 membres que compte la structure ont transmis, par ailleurs, des procurations pour soutenir la tenue de la session. M. Abada, qui a requis « l'arbitrage du président de la République » pour mettre fin à la crise du FLN, a accusé certains ministres redresseurs, « les redresseurs libres », d'être à l'origine de la dégradation de la situation dans le parti. Abdelkrim Abada, qui a dénoncé les « opportunistes » et « la course aux postes », en a voulu aussi à Abderrazak Bouhara « qui se voit déjà chef et qui a rajouté de la confusion avec sa troisième voie ». Afin de donner davantage de crédibilité aux décisions des dirigeants du FLN et resserrer les rangs, le comité central a indiqué qu'il ne reconnaîtra d'autres autorités que la sienne et celle de la direction. L'installation d'une nouvelle direction ne devrait pas remettre en cause le travail effectué jusque-là. A ce propos, il est précisé que Abdelaziz Belkhadem restera toujours à la tête de la commission nationale de préparation des travaux du 8e congrès du parti. Des sources proches tablent également sur la reconduction de Abdelkrim Abada à la tête de la nouvelle direction. Le seul changement auquel il faudrait s'attendre portera sur l'ouverture, très certainement, de la structure dirigeante à de nouveaux membres qui seront puisés chez les redresseurs et les légalistes. Certains membres du comité provisoire de gestion du parti, dont dit-on le nombre est très limité, devraient également faire les frais du changement annoncé. La raison ? Ils ne feraient plus consensus au sein du parti. L'initiative en question suffira-t-elle à ramener le calme au FLN et à mettre fin aux clivages opposant les « redresseurs » aux « légalistes » ? C'est à voir. Mais sans l'intervention d'une personnalité respectée de tous, comme le président de la République, il est difficile de croire que les parties en conflit n'essayeront pas, chacune de son côté, de tirer leur épingle du jeu. Même après avoir convenu d'un Smig politique.