«L'entreprise portuaire prévoit l'extension du port sec de Rouiba qui s'ajoutera à ceux de Baraki et El Hamiz». Le retard accumulé au niveau du port d'Alger prend de l'ampleur. «Actuellement, plus de 15.000 conteneurs sont en souffrance au port», selon une source concordante. «Il y a près de 13.000 conteneurs bloqués depuis plus d'un mois au niveau des espaces d'entreposage du port. 10.000 autres sont bloqués depuis un peu moins d'un mois et 6000 autre boites ou conteneurs ne sont pas encore débarqués», a indiqué la même source très au fait de la situation prévalant au port d'Alger. Contacté au téléphone, le directeur adjoint de l'entreprise portuaire d'Alger, tout en reconnaissant la saturation des aires d'entreposage du port, a nié les chiffres avancés. «Il y a peut-être près de 900 conteneurs dont le séjours dépasse les 21 jours. Cet état des lieux est dû à un vide juridique dans le Code des douanes. Les propriétaires de conteneurs, notamment privés, utilisent les aires portuaires comme des espaces de stockage», a-t-il justifié. Néanmoins, «l'entreprise portuaire prévoit l'extension du port sec de Rouiba qui s'ajoutera à ceux de Baraki et El Hamiz», a-t-il ajouté. Dans ce contexte, contacté par nos soins, le directeur de communication à la direction générale des Douanes, a fait savoir que «seul le directeur général auquel une demande doit être adressée pourra nous communiquer le nombre de saisies effectuées au port». Toutefois, il précisera que «la marchandise dépassant les 21 jours au port devrait être transférée vers les entrepôts sous douane». Au-delà de cette période, «les propriétaires ont un délai de deux mois supplémentaires pour déclarer leur marchandise sous peine de la saisie provisoire. Passée la période de 2 mois et 21 jours, intervient la saisie définitive de la marchandise puis sa vente aux enchères», a-t-il expliqué. En fait, le dérèglement touche tous les maillons de la chaîne de l'opération, depuis le débarquement des bateaux en rade et en quais en passant par le déchargement et le chargement de la marchandise jusqu'à sa libération. Cela est dû semble-t-il «à l'indigence en moyens de levage au port, conjuguée aux lenteurs administratives et la saturation des aires de stockage au niveau de deux terminaux», selon les nombreux opérateurs. Pour d'autres intervenants au niveau du port, le blocage est dû en partie à l'impossibilité de transférer des conteneurs vers les ports sous douane par manque de chariots ou stackers et clarks. Pour preuve, la cadence de sortie des conteneurs a nettement chuté. «Elle est passée de 1000 conteneurs par jour à une moyenne de 40 depuis le 2 janvier 2010», indique notre source. Par conséquent, «pas moins de 15.000 conteneurs dont le séjour dépasse les 21 jours dans l'enceinte portuaire accèdent désormais à un entrepot sous douane», a-t-on indiqué. Corroborant cette situation, le blocage ne cesse d'être dénoncé par les opérateurs lors de réunions du comité de coordination. Ainssi le procès-verbal des trois réunions tenues depuis fin décembre dernier, il est mentionné que des statistiques de la situation arrêtée le 6 décembre dernier, il ressort que pour le DP Word, il est détenu 6235 boîtes dont le séjour dépasse les 21 jours auxquelles s'ajoutent 580 autres boîtes dont le séjour dépasse 2 mois et 21 jours. 1432 conteneurs ou boîtes, dont le séjour dépasse les 21 jours et 1242 autres dépassant les 2 mois et 21 jours, ont été stockés au niveau de l'Epal. «Ces chiffres, démontrent concrètement une situation de saturation des aires d'entreposage des conteneurs au niveau du port. Une situation éloignant un peu plus le port de sa vocation de transit», est-il mentionné sur le même document. De ce fait, résulte également le dérèglement dans toute la chaîne d'approvisionnement. Notons que plus de 1000 conteneurs de poudre de lait dont 600 appartiennent à l'Onil, font partie du lot de conteneurs bloqués. Plus de 1000 autres bloqués, contiennent des produits pharmaceutiques comme les sérums et les anesthésiants pour ne citer que ceux-là. Il est clair que coupte-tenu de cette situation, d'autres pénuries ne manqueraient pas de pointer à l'horizon. Cela sans compter les pertes financières. Les surestaries navires sont estimées à 15.000 dollars par jour et par bateau. De plus, passée la période de sursis de 15 jours après le débarquement du conteneur, les surestaries conteneurs sont de l'ordre de 50 dollars par jour. Outre les pénuries, il faut dire surtout, qu'un long séjour au port dans les conditions que l'on sait, peut aboutir inévitablement à l'avarie de la marchandise. Par ailleurs, il faut signaler que plus de 70% des 400 transitaires opérationnels au niveau d'Alger ont décidé de boycotter le port et, les consignataires, qui menacent de bloquer leurs bateaux, ont initié une pétition pour demander une réunion d'urgence avec l'autorité portuaire. Enfin, il faut rappeler que le port d'Alger disposant de 36 quais, compte également des quais spéciaux utilisés pour les céréales et d'autres produits comme la farine.