Les responsables palestiniens ont sollicité de nombreux pays à reconnaître l'Etat palestinien à l'intérieur des frontières de juin 1967, avant la guerre des Six-Jours. Le président russe Dmitri Medvedev a affirmé hier que Moscou soutenait la création d'un «Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale», à l'issue d'une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Jéricho, en Cisjordanie. «La Russie a exprimé sa position sur la question (palestinienne) dans les années 1980, au siècle dernier, et nous soutenons totalement le droit inaliénable du peuple palestinien à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant, uni et viable, avec Jérusalem-Est pour capitale», a déclaré M.Medvedev lors d'une conférence de presse conjointe avec le président Abbas. L'Union soviétique avait reconnu la Déclaration de l'Etat palestinien en exil par le dirigeant palestinien historique Yasser Arafat le 15 novembre 1988 à Alger, avant le lancement du processus de paix, qui ne portait pas sur un territoire précis. «La Russie soutient l'aspiration légitime du peuple palestinien à un Etat indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale», a souligné M.Abbas, se félicitant que cela «vienne d'être confirmé par le président russe». Il a ajouté que les discussions avaient porté sur «la manière dont la Russie peut contribuer à sortir le processus de paix de sa situation embarrassante». Face au blocage persistant des pourparlers de paix avec Israël, les responsables palestiniens ont récemment sollicité de nombreux pays à reconnaître l'Etat palestinien à l'intérieur des frontières de juin 1967, avant la guerre des Six-Jours, une revendication déjà satisfaite par plusieurs pays latino-américains. Le président russe Dmitri Medvedev rencontrait hier le président palestiniens Mahmoud Abbas à Jéricho pour sa première visite dans les territoires occupés, au moment où les Palestiniens espèrent de l'ONU une condamnation de la colonisation israélienne. Arrivé à Amman, le président russe, dont le pays est l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, s'est aussitôt rendu à Jéricho (Cisjordanie), où il a été accueilli en grande pompe vers 14h00 (12h00 GMT). Les rues de la ville étaient pavoisées de drapeaux russes et palestiniens, ainsi que de portraits de MM. Medvedev et Abbas. Une foule, parmi laquelle de nombreux écoliers, se pressait au passage du cortège. «Les pourparlers à venir avec les dirigeants palestiniens s'inscrivent dans le cadre des engagements pris par la Russie pour relancer les efforts internationaux visant à stabiliser la situation, et établir la paix au Proche-Orient», a indiqué le Kremlin dans un communiqué avant la visite. Ce déplacement dans les territoires palestiniens, le premier d'un président russe depuis celui de Vladimir Poutine, à présent Premier ministre, en 2005, intervient peu avant une rencontre du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) prévue le 5 février en marge de la conférence annuelle sur la sécurité à Munich (Allemagne). Il coïncide en outre avec le dépôt par les représentants des pays arabes aux Nations unies au Conseil de sécurité un projet de résolution condamnant la colonisation israélienne. Mais un vote n'est pas attendu avant plusieurs jours, le temps pour certains pays arabes d'essayer de persuader les Etats-Unis de ne pas opposer leur veto, ont souligné des diplomates arabes. Le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a salué «l'importance historique de cette visite compte tenu du soutien apporté à la position palestinienne sur les négociations bloquées par le refus israélien d'arrêter la colonisation». Il a indiqué que Moscou avait déjà exprimé son soutien à la résolution sur la colonisation à l'ONU mais M.Abbas devrait s'en assurer lors de ses discussions avec le président russe, selon des sources officielles palestiniennes.