Elle intervient alors que plusieurs hauts responsables dont les chefs de la diplomatie syrienne et allemande, ont effectué dernièrement des visites en Irak. Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est rendu hier à Baghdad, première visite d'un dirigeant palestinien en Irak depuis la chute en 2003 du régime de Saddam Hussein, dont Yasser Arafat avait été l'un des rares soutiens arabes lors de l'invasion du Koweït en 1990. M.Abbas a été accueilli par le président Jalal Talabani dans sa résidence présidentielle de Jadriyah, dans le centre de Baghdad. La télévision publique irakienne al-Iraqiya a montré les deux hommes côte à côte alors qu'une fanfare militaire entonnait l'hymne irakien. Une rencontre avec le Premier ministre Nouri al-Maliki avait également été prévue lors de la préparation de la visite du leader palestinien. Originellement prévue le 26 mars, la visite de M.Abbas avait été «reportée» au dernier moment à une date indéterminée. La partie palestinienne n'avait pas donné d'explications sur ce report. Elle intervient alors que plusieurs hauts responsables, dont les chefs de la diplomatie syrienne et allemande, ont effectué dernièrement des visites en Irak. Baghdad cherche à retrouver une diplomatie active alors que la baisse des violences permet de croire à un début, timide mais réel, de normalisation du pays. Le prédécesseur de Mahmoud Abbas, le défunt chef historique des Palestiniens, Yasser Arafat fut l'un des rares dirigeants arabes à soutenir Saddam Hussein lors de l'invasion irakienne du Koweït en 1990. Très populaire dans les territoires palestiniens, Saddam Hussein, exécuté en décembre 2006, accordait une aide financière aux familles des martyrs palestiniens. Il était devenu un héros aux yeux des Palestiniens pour avoir tiré des missiles sur Israël pendant la guerre du Golfe en 1991. Avec la chute du régime de Saddam Hussein, les relations entre Irakiens et Palestiniens s'étaient compliquées. Mahmoud Abbas avait ainsi dépêché en février 2007 un émissaire à Baghdad après avoir dénoncé les «crimes barbares» dont sont victimes les réfugiés palestiniens en Irak. Des centaines de Palestiniens ont été tués ou sont portés disparus depuis le renversement de Saddam Hussein, selon des chiffres officiels palestiniens. Avant l'invasion américaine de mars 2003, quelque 34.000 Palestiniens vivaient en Irak, où ils bénéficiaient de nombreux privilèges sous le régime de Saddam Hussein. Dans un rapport publié en septembre 2007 l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International avait dénoncé les «mauvais traitements flagrants» dont sont victimes les réfugiés palestiniens en Irak, lançant un appel tous azimuts pour protéger cette population. Le dirigeant palestinien doit se rendre en Russie aujourd'hui où il rencontrera le président russe Dmitri Medvedev, selon le Kremlin. «Des pourparlers au plus haut niveau auront lieu le 6 avril à Moscou», a indiqué jeudi la présidence russe.