Première n «Si Israël reconnaît nos droits et s'engage à se retirer de tous les territoires occupés, Hamas et, avec lui, l'ensemble du peuple palestinien décideront de mettre un terme à la résistance armée.» C?est la déclaration de Khaled Mechaâl, le chef du bureau politique du mouvement islamiste de résistance, dans une interview au journal russe Nezavissimaïa Gazeta publiée ce lundi. C?est pour la première fois que le Hamas, qui refusait depuis sa création de reconnaître l?existence d?un Etat hébreu, parle de déposer les armes. Bien que dans des déclarations précédentes le responsable palestinien ait déjà indiqué qu'il était d'accord pour une «trêve de longue durée» avec Israël si l'Etat hébreu acceptait de revenir aux frontières de 1967 et reconnaissait les droits palestiniens à l'autodétermination, il n'avait pas parlé, comme dans l'interview de lundi, d'un éventuel arrêt de la lutte armée. Il avait notamment déclaré à la BBC depuis son exil à Damas : «Nous disons maintenant que si Israël se retire derrière les frontières de 1967 (date de la guerre des Six Jours ), il pourrait y avoir la paix et la sécurité dans la région et des accords entre les parties jusqu'à ce que la communauté internationale trouve un moyen de résoudre les problèmes de tous.» Khaled Mechaâl a toutefois déclaré ne pas être lié par la «feuille de route» puisque, à son avis, personne ne la respecte. «Puisque personne, a-t-il dit au journal russe, ne respecte les dispositions de la feuille de route, les Palestiniens pensent également qu'il n'est pas opportun d'y adhérer.» La Feuille de route, un plan de règlement international du conflit israélo-palestinien adopté en juin 2003 par le quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) et qui prévoit notamment la création par étape d'un Etat palestinien en 2005 aux côtés d'Israël, n'a toujours pas été appliquée. La semaine dernière, le président russe, Vladimir Poutine, avait invité le mouvement de la résistance palestinien à Moscou à rechercher une issue au conflit israélo-palestinien. Cette invitation avait été acceptée avec enthousiasme par le Hamas. Ce mouvement, qui a remporté le 25 janvier, contre toute attente, les élections législatives, affirme vouloir former un gouvernement d'union nationale avec les autres mouvements palestiniens.