Hier mardi, la ville de Tizi Ouzou offrait un spectacle pitoyable. Les amas d'ordures ménagères jonchaient tous les trottoirs et les espaces publics. A l'origine de cet abandon, un mouvement de grève du personnel de la commune qui se poursuit depuis quelques jours. En effet, les ordures ménagères s'accumulent sur les trottoirs bloquant la circulation piétonne à travers toute la ville. Des odeurs nauséabondes envahissent tous les espaces publics, cafés, restaurants, voire lieux de travail et administrations. Cette situation délétère et préjudiciable pour la santé publique, inquiète tout le monde et en particulier les populations locales. Sa persistance rend propice l'émergence des maladies et autres pandémies. Cependant, cette situation qui sanctionne les populations a pour origine de vieux conflits qui couvent à la mairie de Tizi Ouzou depuis des années. Les grèves cycliques au sein de cette institution sont récurrentes. A présent, les travailleurs sont en grève illimitée à l'appel de la section Ugta pour maintes raisons. Il y va des salaires non encore versés, aux conditions de travail déplorables. Les travailleurs réclament, en effet, leurs arrièrés de primes qui n'ont pas été versés malgré les promesses. Sur un autre registre, les mêmes grévistes s'insurgent contre le risque imminent de licenciement de près de 300 travailleurs contractuels. Par ailleurs, il est à rappeler que la commune de Tizi Ouzou vient juste de sortir de la situation de blocage qui a contraint le président d'APC à démissionner. Après quelques semaines de vacances, les pouvoirs publics ont installé un maire avec ordre de mission de rétablir l'ordre et de mettre fin à l'anarchie qui règne. Enfin, notons également que la grève qui se poursuit, malgré la justesse des revendications, ne fait que pénaliser davantage les populations. Dans les conditions normales déjà, les citoyens peinent à se faire délivrer un document administratif. Des manques qui ont, on se rappelle, engendré des troubles au niveau des guichets nécessitant l'intervention des forces de l'ordre.