Les jeunes sont tous entrés en transe dès les premières notes de cette musique endiablée. La salle Ibn Khaldoun d'Alger a encore une fois, donné rendez-vous ce jeudi aux jeunes Algériens en mal de «délire». Il y avait foule à l'entrée et dans la salle pour un rendez-vous d'une qualité assez spéciale - c'était une certaine catégorie de spectateurs dont l'accoutrement en disait long sur leur tendance musicale. Eux, ce ne sont point le chaâbi, le néochaâbi ou encore le rai qui les intéressent, mais plutôt un tout autre genre de musique que nous-mêmes, d'une génération un peu dépassée, nous ne connaissons pas et encore moins nos parents... Ainsi, ce jeudi, après un premier rendez-vous avec le groupe « Itrech », le week-end passé, c'est au tour de «Eclypse» puis «Atakor» d'allumer le feu dans cette salle de la capitale. C'est à l'initiative du très actif établissement Arts et Culture, sous les soins du chargé de l'activité jeunesse Farid Sebki, que ce genre de rencontres a lieu. «Ces rencontres sont là pour prouver que Arts et Culture et la salle Ibn Khaldoun sont à l'écoute de la jeunesse algérienne et sont ouverts à toutes les cultures; le rock, le hard rock, le rap et toutes les autres musiques de jeunes ne sont pas bannis de notre calendrier, nous en avons pour tous les goûts et nous ne marginalisons personne». La première heure passée en compagnie du groupe Eclypse, dont ce fut le premier véritable spectacle public, fut très rythmée et fort bruyante. Des jeunes en délire se dandinaient et dansaient à en perdre haleine. Avec le groupe «Atakor», le rythme s'est davantage accéléré et le feu a repris de plus belle. Les jeunes spectateurs à l'accoutrement bizarre - tee-shirt made in, à tête de squelette, cheveux longs et tressés-, sont tous entrés en transe dès les premières notes de cette musique endiablée à crever les tympans. Des cris aigus s'élevaient de la salle - les cris de femmes plus aigus que ceux des hommes -, les têtes se dandinaient à presque se décoller du cou, les cheveux volaient dans les airs, les corps sautaient au plafond, et les mains se touchaient pour former des vagues dansantes, tout était là pour donner à l'air une ambiance «hard» et électrique à vous faire dresser les cheveux sur la tête. Le groupe «Atakor» a fait «péter les plombs», aux jeunes spectateurs tout excités et pleins d'énergie, venus «décompresser». Du nom d'un massif du Hoggar, ce groupe composé de cinq éléments - un chanteur organiste, un guitariste-clavier, un batteur, un guitariste soliste et un bassiste, et fondé en 1996, a participé à plusieurs festivals de rock organisés en Algérie. Sa musique un peu spéciale, mêlant le rock occidental progressif, aux sonorités algériennes, notamment berbères, à travers laquelle on sent une fusion entre le rock celtique berbère et classique, est surtout axée sur la mélodie et l'agressivité. Ce jeune groupe a été à l'origine du lancement de la chanteuse Souad Massi, à la carrière prometteuse, actuellement en tournée mondiale puisqu'elle a enregistré son premier album avec lui. A la fin de ce concert, les jeunes spectateurs sont sortis de la salle, épuisés, en sueur, mais content d'avoir pu extérioriser un stress longtemps accumulé. Arts et Culture promet bientôt un site Internet, afin de donner l'occasion à tous de pouvoir le contacter et faire des propositions. En marge de ce concert, M.Bensaâdia, responsable des expositions au sein de cet établissement, nous confia certaines dates et rendez-vous dont celui du 15 novembre 2002, où aura lieu une exposition à la Galerie Didouche-Mourad, avec l'artiste Mira ou encore le 22 novembre, le Salon des arts appliqués à l'hôtel Sofitel, et enfin une exposition collective avec les élèves de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts (ESBA).