Habituellement silencieux lorsque le P/APW de Béjaïa s'exprime sur divers sujets, les élus du FLN et du RND dérogent enfin à la règle. La dernière sortie médiatique du premier responsable de l'APW les a visiblement dérangés et c'est pour cela qu'ils s'en démarquent publiquement. Signée au nom de l'institution élue dont il est président, dans le sillage des derniers événements qui ont secoué la région de Béjaïa, la déclaration de Hamid Ferhat n'est pas appréciée. Si jusque-là, les élus du FLN et du RND marquent à chacune des sorties médiatiques du P/APW leur désapprobation en aparté, cette fois-ci, ils ont décidé de parler et de le faire publiquement. Ils disent tout simplement que les propos de Hamid Ferhat, le P/APW, ne sont pas de leur goût. Dans une déclaration qui nous a été transmise hier, les deux partis de l'Alliance présidentielle confirment tout haut ce qu'ils ont toujours pensé tout bas des propos de président de l'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa. Bien que divisés lors de l'installation de la majorité au sein de cette assemblée au lendemain des résultats des élections locales, le FLN et le RND semblent retrouver ce pourquoi l'Alliance présidentielle est née. En effet, lors de l'élection du président de l'APW, le groupe RND s'est aligné aux côtés du FFS, dont le candidat arrachera la présidence de cette institution devant ceux du RCD et du FLN. A un peu plus de la moitié du mandat électoral, le FLN et le RND se sont de nouveau unis et le danger pèse désormais sur l'actuel président de l'APW. L'élargissement de l'Alliance à d'autres forces, notamment les déçus du RCD et les indépendants, peut faire basculer la majorité au profit d'un autre candidat. Mais on n'en est pas encore là. «La désapprobation totale quant au contenu et aux propos du président de l'APW» exprimée clairement et publiquement est-elle le prélude d'un changement au niveau de l'APW de Béjaïa. Si certains élus du FLN et du RND se montrent favorables à ce cas de figure, il reste que beaucoup d'autres estiment que le fait de se démarquer de ces propos est en soi un geste de contestation de sa présidence et un avertissement quant à la faisabilité du cas évoqué. Avec cette évolution, le divorce semble déjà consommé. Les groupes FLN et RND totalisant à eux seuls 16 élus sur les 43 que compte cette assemblée. «Avec un peu de politique», pour reprendre l'expression d'un élu FLN, tout est possible. Pour les élus de ces deux partis, «engager la responsabilité morale et politique des élus à travers des analyses excentriques et des conclusions surannées est déplorable», écrit-on dans le document en notre possession.