«Nous voulons préparer l'avenir avec des projets industriels à long terme et avec une volonté de gagnant-gagnant.» L'ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, sénateur chargé du suivi de la coopération économique entre l'Algérie et la France, entamera, le 20 février prochain, une visite de deux jours en Algérie, a-t-on appris hier de source diplomatique algérienne à Paris. Nommé le 2 septembre 2010, «envoyé spécial» par le président Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin essaie depuis, de déblayer un terrain semé d'embûches dans des relations pas toujours sereines entre Alger et Paris. La prochaine visite s'inscrit dans le cadre de sa mission sur la coopération économique entre Paris et Alger et dont la première phase s'est déroulée le 24 novembre 2010. L'ambassadeur d'Algérie en France, Missoum Sbih, a récemment eu un entretien avec M.Raffarin, s'inscrivant dans le cadre de cette mission, a-t-on précisé de même source. Lors de sa dernière mission en Algérie, fin décembre 2010, Raffarin avait identifié et levé les obstacles au développement des échanges économiques entre Paris et Alger, où il avait eu une série d'entretiens avec de hauts responsables de l'Etat. Au terme de sa mission, Raffarin s'était dit «confiant» dans les «nouveaux et significatifs progrès» à accomplir par l'Algérie et la France «pour que les projets réunissent les conditions pour leur aboutissement». Parmi ces projets, il avait notamment cité l'entraînement des PME, la formation professionnelle, les transferts de savoir-faire, les transports, les mines et l'énergie, l'agroalimentaire, la pharmacie et les assurances, ainsi que les retombées en termes d'emplois qualifiés. «Sur tous ces sujets, je suis prêt à apporter ma contribution dans la durée, car toute coopération nécessite du temps pour faire vivre le respect mutuel. Après ce premier contact, je sais que la volonté d'avancer est là», avait-il dit dans ce contexte, en décembre dernier. Il avait également indiqué que les deux parties ont débattu de «manière approfondie» de tous les dossiers, «un à un avec une volonté de progrès dans le cadre de la souveraineté de l'Algérie et avons réussi à être en bons termes sur une douzaine de dossiers dont une bonne moitié est en voie de finalisation». Trois dossiers sont déjà en cours de concrétisation entre les deux pays. Il s'agit notamment de la Macif (société d'assurance) qui devrait lancer son activité en Algérie durant 2011, celui de la Cristal Union qui ouvrira une raffinerie de sucre avec le groupe la Belle à Ouled Moussa (est d'Alger) et celui d'Alsthom qui lancera, de son côté, une usine de montage et d'entretien de rames de tramway pour les 17 projets prévus en Algérie (Alger, Oran, Constantine) et leurs extensions. Dans la foulée, le projet d'usine Sanofi Aventis devrait prochainement aboutir. Tout comme celui du complexe pétrochimique de Total, de l'usine de verre de Saint-Gobain ou encore l'usine de collecte et de traitement de lait cru de Bretagne International.