Les USA ont toujours apprécié les efforts consentis par l'Algérie contre le terrorisme. Le Pr Zoubir, directeur de recherche en géopolitique à Euromed Management (Marseille), vient de confirmer ce qui a été publié dans nos précédentes éditions, concernant la lutte antiterroriste au Sahel et la présence de militaires étrangers dans la région. selon lui, cette stratégie est en mesure de donner une légitimité aux réseaux terroristes de vouloir libérer le territoire occupé. Sur la situation dans la bande du Sahel, ce même professeur souligne que les Etats-Unis d'Amérique ne partagent pas la même démarche que celle entreprise par la France soulignant «que les Etats-Unis semblent avoir une vision similaire à celle de l'Algérie qui consiste à dire que la présence militaire étrangère dans la région risque de donner une légitimité, aux yeux des populations locales, aux actions de l'Aqmi contre les intérêts occidentaux dans la région». Les USA qui ont toujours apprécié les efforts consentis par l'Algérie contre le terrorisme, reconnaissent aussi son potentiel de leadership dans la zone sahélo-sahélienne. Pour ce professeur, «les USA ont compris, à partir de leur expérience en Afghanistan et en Irak, qu'une présence militaire étrangère visible dans les pays du Sahel ne ferait qu'aggraver la situation actuelle et attiser la haine des populations locales envers ces forces étrangères quel que soit le motif avancé pour justifier leur présence». C'est pour ainsi dire que la stratégie portant sur la lutte antiterroriste au Sahel convient et correspond à celle de l'Algérie et des USA selon laquelle les efforts contre ce phénomène doivent être coordonnés entre les pays concernés soit, l'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. Il est toutefois vrai que la France et les USA avaient, lors du sommet Barack Obama-Sarkozy à Washington le 10 janvier dernier, décidé d'une collaboration étroite dans la lutte antiterroriste, notamment au Sahel. cependant, les USA prennent en considération la démarche de l'Algérie de laisser cette lutte aux seuls Etats concernés par la bande du Sahel. Cela dit, l'approche entreprise par la France dans cette zone en intervenant militairement n'a pas été d'un grand succès, bien au contraire, ce pays aura subi deux échecs engendrant la mort de trois de ses ressortissants. A ce propos, le même professeur ajoute: «Il est évident, aujourd'hui, que le traitement musclé de la question sécuritaire employé par la France dans les pays du Sahel, même si la protection de ses citoyens est légitime, risque d'être contreproductif». Il lie plutôt ces interventions de force à une protection d'intérêts économiques et que cette présence militaire est à même de revêtir le caractère d'un néocolonialisme sous couvert d'une lutte antiterroriste. Concernant la criminalisation du paiement de la rançon, dont l'approche a été initiée par l'Algérie et approuvée par les USA, la Grande-Bretagne et la Russie, le professeur souligne que certains responsables de la région se trouvent en contradiction avec la volonté de beaucoup de membres de l'ONU, (sachant que cette dernière a adopté un décret pour criminaliser le versement de rançon à la demande de l'Algérie) sur cette question... Cette contradiction est cultivée à travers le discours prôné dans la région privilégiant la lutte sur le terrain pour affaiblir les groupes armés de l'Aqmi et le payement des rançons qui permet à ces mêmes groupes de s'armer et d'organiser des réseaux de soutien parmi les populations locales.