24 heures après l'annonce de sa démission du poste de président de l'Assemblée populaire communale d'Akbou, M.Abderrahmane Bensbaâ est vite revenu, jeudi, à de meilleurs sentiments. Devant ses pairs de l'Assemblée, convoquée en urgence au cours de la même journée, le matin, pour élire son successeur, il prendra tout le monde à contre-pied en annonçant son retour, voire son maintien au poste. Il reste à savoir la suite qu'aura réservée l'administration à sa décision de démission qui aurait déjà été transmise par écrit à la daïra. C'est la énième fois que ce maire, d'obédience RND, jette le tablier avant de se raviser. Pour rappel, le maire d'Akbou, M. Bensbaâa présidé plusieurs fois aux destinées de la commune d'Akbou et cela depuis 1997. Il a été trois fois maire sous le sigle du FFS. En 2007, il s'est présenté en tant qu'indépendant avant de rallier le parti de Ahmed Ouyahia. Avec le RND, il postulera aux sénatoriales de 2009, dont il sortira perdant. Officiellement, le maire d'Akbou avait annoncé sa démission pour des raisons de santé. Contesté par ses pairs dans l'actuelle assemblée, il a subi récemment les foudres du wali au cours de la réunion du conseil de wilaya, tenue récemment à la Maison de la culture de Béjaïa. Le chef de l'exécutif l'avait ouvertement accusé de «connivence» avec les manifestants lors des troubles qui ont secoué, le 7 janvier dernier, la deuxième ville de la wilaya de Béjaïa. Il aurait dans ce sens prêté main forte aux manifestants dans leur initiative de squat des 495 logements sociaux implantés au lieudit ex-caserne. Le maire d'Akbou aurait alors mal digéré cette «sentence» et décidé de claquer la porte. Selon une source proche de la municipalité d'Akbou, la maire s'est déclaré «prêt à apporter un démenti» aux accusations du wali. Il est attendu dans ce sens une déclaration pour éclaircir l'opinion sur cette affaire. Une première en son genre, qui appelle non seulement des précisions de part et d'autre, mais également «des mesures», commentait, hier, un observateur de la scène politique locale. «Autant le wali ne pouvait pas annoncer de telles accusations sans preuve, autant le maire ne pouvait pas non plus ne pas y répondre», soutient-on. Dans les deux cas de figure, la justice devrait être saisie pour statuer.