«Personne, aucun pays» ne doit faire obstacle au travail du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), a, par ailleurs, averti hier à Davos, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Mikati, soutenu par le puissant Hezbollah, a terminé hier de consulter les partis politiques pour former son cabinet, auquel ne devrait pas participer le camp de son rival sunnite Saad Hariri, désormais dans l'opposition. L'homme d'affaires a conclu deux jours d'entretiens avec les représentants des groupes parlementaires en indiquant, lors d'un bref point de presse, que le camp du Hezbollah et la coalition de M.Hariri lui avaient fait part de leurs demandes ou conditions. «J'ai refusé de m'engager par écrit face à ces demandes et je ne le ferai pas», a dit M.Mikati. «C'est pourquoi ma position centriste est actuellement si importante». La coalition de M.Hariri, qui jusque-là a dit qu'elle ne participerait au futur cabinet, a réclamé jeudi à M.Mikati un engagement clair en faveur du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) chargé de juger les responsables de l'assassinat de l'ex-Premier ministre et père de Saad, Rafic Hariri. Le TSL, contesté par le Hezbollah, est à l'origine de la dernière crise au Liban. M.Mikati a indiqué qu'il allait prendre son temps et continuer les tractations avant d'annoncer la composition de son cabinet. «Il ne faut pas se précipiter pour former ce gouvernement». Le Premier ministre désigné devait, dans l'après-midi d'hier, s'entretenir avec plusieurs ambassadeurs, notamment ceux de France et d'Arabie Saoudite, avant d'être reçu aujourd'hui par le chef de l'Etat Michel Sleimane. La désignation mardi de M.Mikati a suivi la chute le 12 janvier du gouvernement Hariri provoquée par la démission des ministres du camp du Hezbollah qui accuse le TSL d'être instrumentalisé par Israël et les Etats-Unis. Ce mouvement s'attend à être mis en cause dans l'acte d'accusation du tribunal et avait sans succès tenté d'obtenir de Saad Hariri de le désavouer. A propos justement du tribunal onusien, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon à averti hier à Davos que «Personne, aucun pays» ne doit faire obstacle au travail du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), appelant «le peuple et le gouvernement libanais à restaurer la stabilité politique». «J'ai sans cesse répété que (le TSL) était un processus judiciaire international indépendant», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse, en marge du Forum économique mondial. «C'est pourquoi le travail de ce tribunal spécial devrait pouvoir continuer à se poursuivre. Personne, aucun pays, ne devrait interférer ou faire obstruction dans le développement en douceur de ce processus judiciaire», a-t-il martelé. «J'ai été très préoccupé par la politisation de ce tribunal spécial. Il n'est pas un sujet de politisation», a-t-il insisté. «J'espère que le peuple et le gouvernement libanais seront capables de restaurer la stabilité politique», a-t-il poursuivi.