Sur les 230 milliards de dinars qui ont été alloués durant 2005-2009, seuls 20 milliards, représentant un taux de 25%, ont été consommés. Fraîchement installé à la tête de la municipalité, Hassam Zinedine, maire d'Oran, a annoncé des changements radicaux dans la cité en promettant l'amélioration des conditions de vie des habitants d'El Bahia. Des projets pharaoniques, à des coûts colossaux, ont été pompeusement annoncés. Dans sa dernière sortie médiatique, Hassam Zinedine a déclaré qu'«il est plus que temps de passer au lancement des chantiers d'envergure tout en poussant de l'avant la roue du développement local et booster les chantiers en stagnation». Pour sa part, le wali d'Oran, à peine installé dans ses fonctions, n'a pas cessé d'arpenter les sinueuses routes qui mènent vers les communes lointaines de la wilaya, la finalité est, selon lui, de rencontrer en personne les citoyens et débattre, face à face, des problèmes de ces derniers. Mais que se cache-t-il réellement derrière les dernières déclarations du maire et les incessantes sorties, tant médiatisées, du wali, qui surviennent au moment même où le développement local est bloqué. La planification est cet élément qui joue un rôle central quant à l'acceptation des projets soumis par les municipalités et les directions exécutives de wilaya en leur accordant des budgets suffisants et selon l'ordre des priorités. Or, dans la wilaya d'Oran, tout nouveau chantier est le bienvenu, le quitus de l'institution planificatrice est, sans difficulté, accordé vu que les pouvoirs hiérarchiques misent gros sur le développement de la wilaya d'Oran. Mais force est de constater que nous avons assisté au contraire, notamment durant le dernier plan quinquennal. Les chiffres avancés laissent apparaître une certaine évidence: la faillite et l'inaptitude de l'appareil exécutif de wilaya de mener à terme l'utilisation, voire la consommation des faramineux crédits alloués au développement de la capitale de l'Ouest. En effet, le taux de consommation des crédits accordés durant le dernier quinquennat n'a pas dépassé le seuil des 25%. Ainsi, sur les 230 milliards de dinars qui ont été alloués durant 2005-2009, seulement 20 milliards ont été consommés. Mieux, le taux des réalisations des projets inscrits durant la même période tourne autour de 35% tandis que le reste, 65%, est en cours de réalisation. Alors une question se pose: cette même administration qui a conduit le précédent plan quinquennal est-elle en mesure de gérer les 1244 projets inscrits pour l'actuel plan quinquennal auquel plus de 350 milliards de dinars ont été alloués? C'est encore trop tôt pour efectuer un quelconque diagnostic. Une chose est sûre, faute d'avoir consommé le colossal budget des cinq années précédentes, plusieurs projets ont été renvoyés à l'actuel quinquennat. Cela dit, le développement de la wilaya d'Oran, tant recherché durant le dernier quinquennat, est prolongé à une autre date. Les explications ne manquent pas. Plusieurs paramètres ont contribué au blocage des responsables locaux voulant rattraper le retard cumulé. Cette panne est causée par la réévaluation des coûts des projets vu l'infructuosité, souvent, des avis d'appels d'offres ainsi que l'augmentation des prix des matériaux de construction. Le tout n'est, contre toute attente, pas ponctué par la planification et la coordination entre les différents services. A titre d'exemple, pourquoi décider de l'implantation d'une grande bibliothèque centrale de l'université à l'ouest d'Oran (Es Senia) au moment même où les responsables de l'enseignement supérieur ont décidé de la réalisation d'un nouveau pôle universitaire à l'est de la wilaya, dans la commune de Bir El Djir? Parmi tant d'autres facteurs qui continuent à bloquer l'élan de développement local, la corruption, cette gangrène qui s'est répandue à une vitesse vertigineuse, dans plusieurs administrations et municipalités. Plusieurs élus locaux sont poursuivis en justice. En l'absence de ces derniers, des projets d'envergure sont en attente de l'aval des conseils municipaux. Ce sont près de 1700 élus locaux qui font l'objet de poursuites judiciaires et ce, à l'échelle nationale. Plusieurs communes de la wilaya d'Oran ne sont pas en reste.