Les capitales occidentales souhaitent que le régime égyptien entame des démarches pour démocratiser la vie politique. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a soutenu que le président égyptien Hosni Moubarak n'avait pas encore fait assez de pas vers la démocratisation de son pays, se prononçant pour «une transition en bon ordre». Hillary Clinton dit «O.K. à une transition politique» à laquelle a appelé l'opposition égyptienne regroupée autour de Mohamed El Baradei. «Nous demandons instamment au gouvernement Moubarak, qui est toujours au pouvoir (...), de faire ce qui est nécessaire pour faciliter ce genre de transition ordonnée», a-t-elle fait savoir. S'agissant des changements politiques apportés à son régime par Hosni Moubarak, la même responsable a indiqué, sur ce registre, qu'elle est insatisfaite. «C'est à peine le début de ce qui doit se passer, un processus menant à des mesures concrètes pour aboutir aux réformes démocratiques et économiques que nous avons réclamées», a-t-elle tonné, avant d'ajouter que «le destin de l'Egypte devait demeurer entre les mains du peuple égyptien». De leur côté, la France a, en commun avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne, appelé, samedi soir, Hosni Moubarak à «engager un processus de changement en Egypte». Un geste, jugé par bon nombre d'observateurs, tardif qui semble illustrer, comme pour la Tunisie, une difficulté à se positionner et peser face à un régime ami menacé. Dans une déclaration commune, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et David Cameron ont exhorté le président Moubarak à éviter à tout prix l'usage de la violence contre des civils sans armes. Toutefois, Hosni Moubarak ne se sert jusqu'ici que de la matraque et de balles réelles pour faire plier les manifestants et les priver d'exercer leur droit pacifiquement. Poussant le bouchon à fond dans le dilemme en cours, la secrétaire d'Etat française à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, a évoqué «l'usure du président égyptien et...demandé qu'il parte», car, dit-elle, «c'est la demande du peuple égyptien, maître de son destin». Même son de cloche de la part du chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle. Ce dernier a déclaré que Berlin est «du côté de ceux qui appellent à la démocratie». Pour ce faire, il a appelé les autorités égyptiennes à prendre au sérieux les protestations du peuple, jugées «légitimes». «Le gouvernement allemand est du côté de ceux qui appellent à la démocratie et aux droits de l'homme et du citoyen», a-t-il conclu. Après six jours d'affrontements violents opposant les manifestants égyptiens aux forces de la répression gérée d'une main de fer par Moubarak et consorts, l'Union africaine sort de sa réserve à l'occasion du Sommet des chefs d'Etat de l'UA, à Addis-Abeba. A ce titre, son commissaire à la Paix et à la Sécurité, a soutenu que des réformes sont nécessaires en Egypte. S ‘exprimant au premier jour du Sommet des chefs d'Etat, Ramtane Lamamra a soutenu que l'UA suit de très près la situation en Egypte: «L'UA pense que des changements sont nécessaires pour répondre à la volonté du peuple, des réformes économiques, des mesures sociales et probablement aussi des questions liées au gouvernement doivent être abordées», a-t-il préconisé. A toutes ces prises de position vient enfin, s'ajouter le soutien de l'Iran considérant que la voix du courageux peuple d'Egypte est «la voix de la révolution». «Le départ de cette révolution a étonné les régimes despotiques de la région», a estimé le président du Parlement iranien Ali Larijani, cité par l'agence Irna. Et de conclure que «les manifestations des Egyptiens sont un mouvement en quête de justice».