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Des chefs d'Etat occidentaux et arabes continuent de parler de réformes Alors que les égyptiens poursuivent les manifestations pour le départ de Moubarak et son régime
Au sixième jour des manifestations dans la majorité des villes égyptiennes, les réactions des pays occidentaux et arabes se multiplient. Certains appellent à l'arrêt de la violence et l'engagement des réformes, tandis que d'autres, à l'image des monarchies du Golfe, affichent leur soutien indéfectible à Moubarak. L'émir du Koweït n'a pas trouvé mieux que de dénoncer la violence ayant marqué le mouvement de contestation : «L'Etat du Koweït condamne les actes de violence, de pillage, de vandalisme et le fait de terroriser de paisibles citoyens.» L'émir feint d'oublier que ce sont les milices de Moubarak qui ont procédé au saccage et à la terreur des Egyptiens qui se sont constitués en comités pour protéger les biens publics et privés. Mais que peut-on attendre d'une monarchie qui muselle son opposition parlementaire en procédant, à chaque contestation, à la dissolution de l'Assemblée ? Pour sa part, le ministre italien des Affaires étrangères a indiqué que «la priorité est de mettre fin à la violence et d'éviter de nouvelles victimes civiles». «Il est absolument nécessaire que la liberté d'expression et de communication ainsi que le droit de manifester pacifiquement soient respectés. J'espère que, grâce à une démocratie ouverte et aux réformes, l'Egypte recouvrera rapidement la stabilité.» Londres, Paris et Berlin ont, dans un communiqué commun, appelé le président égyptien «à engager un processus de changement face aux revendications légitimes du peuple égyptien et à éviter à tout prix l'usage de la violence contre des civils». Les trois pays, rapportent les agences de presse, ont fait part de leurs préoccupations face au puissant soulèvement et estiment «essentiel que les réformes politiques, économiques et sociales à venir, que le président Moubarak a promises, soient mises en œuvre pleinement et rapidement et qu'elles répondent aux aspirations du peuple égyptien». Le président de l'Union européenne a, pour ce qui le concerne, appelé à l'arrêt de la violence pour stopper l'effusion de sang. Herman van Rompuy a également exigé «la libération de tous ceux qui ont été arrêtés ou sont assignés à résidence pour des raisons politiques et à la mise en route du nécessaire processus de réformes». Ces réactions démontrent de manière explicite la gêne, l'embarras, mais aussi le malaise qui ont gagné les Etats. Lesquels, on l'aura remarqué, ont tous demandé que les revendications du peuple égyptien soient satisfaites Toutefois, contrairement aux déclarations des uns et des autres, le peuple égyptien n'a pas réclamé des réformes, mais le départ pur et simple de Moubarak et de son régime. Et c'est cela qui est évacué par les différents intervenants, y compris les Etats-Unis et Ban Ki-moon qui ont appelé à la retenue. La chef de la diplomatie américaine a déclaré que les Etats-Unis n'ont pas encore discuté d'une éventuelle suspension de l'aide financière à l'Egypte (1,5 milliard de dollars annuellement), laissant une brèche à Moubarak. Lequel, selon Hillary Clinton, «n'a pas fait assez de pas vers la démocratisation de son pays. On en est à peine au début», tout en se prononçant pour une transition «en bon ordre». On aura compris que la position de ces dirigeants s'expliquait par la nécessaire protection de l'Etat sioniste qui risque de vivre une nouvelle situation. Cela quitte à passer sur le corps de 80 millions d'Egyptiens.Cet Etat sioniste est gagné par un vent de panique sans précédent, voyant en la chute du raïs une remise en cause du pacte de la honte de Camp David, voire de son existence. D'où la réaction de Netanyahou qui a déclaré qu'Israël «voulait préserver la paix avec l'Egypte, ainsi que la stabilité et la sécurité régionales». Benyamin Ben Eliezer, ex-ministre israélien de l'Intérieur, a, pour sa part, affirmé à un quotidien électronique de son pays qu'Israël «est dans une position critique». Il a estimé également qu'il n'y a pas d'alternative à Moubarak, mais qu'il ne savait pas jusqu'où le raïs pourrait aller et combien de temps il allait tenir. F. A.