Avec l'entrée en action du Cnapest et l'Unpef, le secteur de l'éducation de Béjaïa se trouve dans une zone de turbulences. La contestation s'est installée au sein de l'éducation de Béjaïa. Le secteur a été perturbé hier par le mouvement de grève de deux jours initié par le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation de la wilaya de Béjaïa (Sete). Ce mouvement qui sera appuyé aujourd'hui par un rassemblement devant le siège de la wilaya, a notamment touché le secteur du primaire et du moyen où cette organisation syndicale affiliée à l'Ugta marque plus sa présence. «Le mot d'ordre de grève a été suivi à 75% tous cycles confondus», a indiqué hier le secrétaire général de Sete, joint par téléphone. Soit 98% au primaire, et 54% au moyen. Quant au secondaire, les chiffres demeuraient hier contradictoires. L'action du Sete découle du «non-respect des promesses» de la tutelle concernant les revendications socioprofessionnelles émises depuis un peu plus de trois années. Tout en dénonçant «la mauvaise» gestion de ce secteur au niveau de cette wilaya, le Sete, qui garde intacte sa force de mobilisation dans le secteur, énumère d'autres points de revendications dont il exige l'application dans les plus brefs délais. L'assainissement de toutes les situations financières et administratives, le règlement de tous les problèmes posés, la réparation de toutes les injustices causées à certains corps comme les intendants, adjoints d'éducation, PEF, MEF, corps communs... sont les premiers points soulevés dans l'appel du Sete qui exige sur sa lancée, l'intégration des corps communs et ouvriers professionnels dans le statut de l'éducation. Pour cette dernière revendication, le directeur de l'éducation de la wilaya a estimé hier sur les ondes de la radio locale qu'elle relève des autorités supérieures du pays. Il reconnaîtra par contre la situation pendante en matière de divers rappels des 17.000 travailleurs de la wilaya. En attendant, le Cnapest et l'Unpef qui entrent, eux aussi, en action aujourd'hui, le secteur de l'éducation de la wilaya de Béjaïa renoue avec la protestation qui illustre le marasme qui y règne. Béjaïa figure en effet, parmi les wilayas où les promesses ministérielles en matière de rappels ne sont pas concrétisées. C'est aussi la wilaya où la gestion de la carrière des enseignants, subit un revers des plus catastrophiques. L'exemple des rappels des échelons est assez illustratif en la matière. «J'ai la décision du 8e échelon depuis septembre 2007 mais à ce jour je ne suis payé qu'au 7e échelon», s'indignait hier cette enseignant gréviste qui affirme toute sa disposition à prendre part à la manifestation d'aujourd'hui devant le siège de la wilaya, tout proche de celui de l'éducation. Cet autre enseignant est père d'un enfant de deux ans dont il ne touche pas les allocations familiales. C'est là quelques exemples particuliers mais qui sont aussi nombreux. Les inconséquences qui touchent tout le monde sont liées aux rappels sur les salaires dont une tranche n'a pas encore été perçue. Ce qui irrite encore plus réside dans cette pression exercée sur les enseignants. Les visites périodiques des inspecteurs sont perçues comme une épée de Damoclès. «D'un côté on rassure les candidats aux différents examens que les sujets seront établis en fonction de l'application des programmes et de l'autre, on dépêche les inspecteurs pour inciter les enseignants à accélérer l'application des programmes sans tenir compte des conséquences que cela peut induire», soutenait hier M Hamlaoui, secrétaire général du Sete dans sa critique de la réforme introduite dans le secteur de l'éducation nationale.