La ministre des Affaires étrangères affronte en France, depuis une semaine, des appels à sa démission pour avoir utilisé, par deux fois, l'avion privé d'un ami tunisien lié au clan Ben Ali. L'éventualité d'une démission de la ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, empêtrée dans une polémique sur des vacances en Tunisie, s'éloignait hier avec la réaffirmation de la confiance du président Nicolas Sarkozy et celle de son Premier ministre. «Je voudrais dire à Michèle tout mon soutien. Elle a le soutien du président de la République», a déclaré le chef du gouvernement, François Fillon, lors d'une réunion avec des députés du parti majoritaire UMP et à laquelle assistait la chef de la diplomatie. Michèle Alliot-Marie s'est fait applaudir à deux reprises par les députés à l'initiative du président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob. «Elle a la confiance du Premier ministre et du président, cela a été réaffirmé, et dans la mesure où elle a la confiance, il n'y a aucune difficulté pour qu'elle poursuive cette mission» à la tête de la diplomatie française, a assuré de son côté sur la chaîne de télévision France2, le porte-parole du gouvernement, François Baroin, qui est aussi ministre du Budget. La ministre des Affaires étrangères affronte en France depuis une semaine, des appels à sa démission, pour avoir utilisé par deux fois l'avion privé d'un ami tunisien lié au clan Ben Ali, durant des vacances fin 2010 en Tunisie. La révolte sociale et politique qui allait conduire à la chute du président Zine El Abidine Ben Ali avait commencé presque deux semaines auparavant, le 17 décembre. «Michèle Alliot-Marie s'est expliquée (...) elle a dit honnêtement que si c'était à refaire, elle ne le referait pas, elle a redit qu'elle ne le referait pas, elle a reconnue son erreur», a déclaré François Baroin. Le président Nicolas Sarkozy avait lui-même alimenté les spéculations sur le sort de sa ministre lundi en refusant de commenter cette polémique, alors qu'il se trouvait à Varsovie pour un sommet Pologne-Allemagne-France. Il doit s'exprimer plus tard dans la semaine, lors d'une émission de télévision prévue demain soir. Dans la soirée de lundi, l'entourage de Michèle Alliot-Marie avait démenti un départ de ses fonctions de la ministre qui aurait été décidé, selon un journal polonais, lors du voyage vers Varsovie de la délégation française. «Nous démentons formellement cette information qui n'a aucun fondement. Nous l'avons démentie auprès du site polonais ainsi qu'auprès des sites français ayant repris cette information absolument ridicule», a déclaré Guillaume Didier, conseiller en communication de Michèle Alliot-Marie. Le site Internet du quotidien polonais Gazeta Wyborcza avait auparavant affirmé que «Michèle Alliot-Marie ne dirigeait plus la diplomatie française». «Le président le lui a fait savoir sur la route de Varsovie», ajoutait le journal citant des «sources diplomatiques».