Les secteurs de la jeunesse et des sports, de la culture et des collectivités locales sont ébranlés par des mouvements de contestation. La grogne gagne sérieusement le monde du travail à Béjaïa. Pas moins de trois secteurs sont touchés. Les communaux, les artistes et cadres de la culture et les travailleurs du secteur de la jeunesse et des sports de la wilaya haussent le ton. Si les artistes, les acteurs de la culture et les communaux prévoient de passer à l'action aujourd'hui et dans un proche avenir, les travailleurs du secteur de la jeunesse et des sports sont en phase de boycott d'une formation «imposée» et menacent de paralyser le secteur par une grève. En effet, le secteur de la jeunesse et des sports fait, depuis quelques jours, face à un mouvement de protestation sans précédent. Des cadres de la jeunesse et des sports boycottent présentement la formation que la Fonction publique leur a exigée pour «l'intégration» à leur poste. Cette formation, pourtant entamée, est contestée par les concernés qui réclament leur alignement dans la classification inhérente à leurs postes au même titre que les autres secteurs de la Fonction publique. Les cadres et travailleurs frondeurs citeront le cas de l'éducation nationale et se demandent «pourquoi avec le même niveau d'études, on est mieux classé dans l'éducation nationale?» Pour justifier leur refus de subir cette formation, les travailleurs frondeurs évoquent leur situation familiale. De plus, ils rejettent la manière dont a été élaboré leur statut particulier. Parallèlement au boycott de la formation, les fonctionnaires du secteur envisagent de sortir dans la rue pour exiger le versement immédiat de leurs salaires des mois de janvier et février, la prime de rendement, les rappels des échelons, les avancements, ainsi que d'autres rappels liés à l'augmentation des salaires de l'année 2010. Il est ainsi prévu de tenir un rassemblement devant la wilaya dans les prochains jours si les revendications ne sont pas satisfaites. De leur côté, les artistes et acteurs du secteur de la culture de la wilaya de Béjaïa ne décolèrent pas. Conséquemment au silence observé par les autorités à la suite de l'action initiée il y a deux mois de cela, les artistes reviennent à la charge en décidant d'organiser dès aujourd'hui un rassemblement de protestation sur l'esplanade de la Maison de la culture de Béjaïa. Le collectif des artistes et acteurs de la culture protestent contre «la marginalisation de la culture authentique et de ses dignes représentants». Dans une longue pétition-dénonciation, les artistes frondeurs énumèrent de nombreux griefs retenus contre des responsables de la culture au niveau de la wilaya. Ils remettent notamment en cause, dans le fond et dans la forme, l'organisation de la 3e édition du festival de la musique et de la chanson kabyles. Par ailleurs, au terme de sa réunion tenue le 27 janvier dernier, la syndicat des communaux a décidé d'une grève de trois jours les 21, 22 et 23 février. Dans une déclaration, la section syndicale des communaux affiliée au Snapap de Béjaïa, s'insurge contre «les atteintes aux libertés syndicales et au droit de grève et les manoeuvres dilatoires des pouvoirs publics». Le mutisme observé au suget de leurs revendications réitérées maintes fois, dont la «dégradation vertigineuse de leur pouvoir d'achat et de la précarité de l'emploi» est à l'origine de leur protestation. Les travailleurs des cinquante-deux communes de la wilaya de Béjaïa estiment, par la voix de leur syndicat, qu' «à ce jour, aucun projet de statut particulier ni de régime indemnitaire n'a vu le jour», relevant «la marginalisation et l'exclusion» dont ils sont victimes suite aux dernières augmentations salariales et à la classification catégorielle dans la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique. Partant, le conseil syndical Snapap de Béjaïa appelle les communaux à «se mobiliser et à répondre massivement à la grève nationale de trois jours» pour exiger «la revalorisation du point indiciaire, la promulgation du statut particulier et le régime indemnitaire des communaux, la retraite sans conditions d'âge, la défense des libertés syndicales et du droit à la grève et l'intégration des vacataires et des contractuels».