L'Amérique avertit, Israël tremble, l'Allemagne s'inquiète, la France salue et les islamistes jubilent Les pays occidentaux ont salué la démission du président égyptien Hosni Moubarak tout en restant prudents sur l'évolution de la situation en Egypte tandis que l'Iran et diverses organisations islamistes exprimaient leur vive satisfaction. «Un jour historique en Egypte.» C'est la première réaction des autorités américaines à la démission de Hosni Moubarak venant de la part du vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, affirmant que cette démission devait mener à terme à la démocratie dans ce pays. M.Biden, qui a toutefois mis en garde contre des jours «délicats et lourds de conséquences» à venir. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a salué la démission du président égyptien Moubarak qui «a écouté la voix du peuple égyptien» et appelé à la constitution d'un gouvernement «largement représentatif» dans le pays. «La voix du peuple égyptien a été entendue», s'est également félicité vendredi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, après la démission de Hosni Moubarak. «C'est seulement le début d'une longue route vers un changement durable. Il est de la plus haute importance de prendre soin et de protéger les fleurs de la liberté récoltées», a estimé pour sa part le président du Parlement européen. Il faut «aller vers un gouvernement civil et démocratique» en Egypte, a insisté le Premier ministre britannique, David Cameron. Saluant la décision «courageuse et nécessaire» de Moubarak de quitter le pouvoir, le président français Nicolas Sarkozy a espéré que les nouvelles autorités égyptiennes organiseront des élections «libres et transparentes» permettant l'avènement d'institutions démocratiques, a déclaré M.Sarkozy dans un communiqué, saluant un «moment historique». La France «espère ardemment que les nouvelles autorités égyptiennes prendront les mesures conduisant à l'établissement d'institutions démocratiques issues d'élections libres et transparentes», poursuit le chef de l'Etat. Israël espère que la période de transition qui s'ouvre en Egypte après l'annonce du départ du président Moubarak se fera «sans secousse», a affirmé un responsable gouvernemental israélien. «On peut espérer pour l'Egypte, ainsi que pour ses voisins, que la transition vers la démocratie se fasse sans secousse», a souligné ce responsable qui a requis l'anonymat. De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé le nouveau régime en Egypte à respecter «la sécurité d'Israël» et le traité de paix avec ce pays. «Nous attendons également du régime futur égyptien qu'il poursuive le processus de paix au Moyen-Orient en s'en tenant au traité conclu avec Israël et que la sécurité d'Israël soit garantie», a-t-elle déclaré à la presse. Inquiet, le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt s'est interrogé sur ce qui allait «se passer maintenant» que le président égyptien a démissionné sous la pression populaire. «. Il était clair depuis un certain temps que cela allait arriver. Mais dans son court message, le vice-président n'a pas fourni d'informations concrètes sur ce qui allait se passer maintenant», écrit M.Bildt sur son blog officiel. Or, «c'est ce qui va se passer maintenant qui sera crucial pour les possibilités démocratiques de l'Egypte», poursuit-il. «La vie recommence pour nous», a déclaré la figure la plus en vue de l'opposition égyptienne, Mohamed El Baradei, à la télévision Al Jazeera, à la suite de la démission du président Hosni Moubarak sous la pression de la rue. L'Iran a estimé que les Egyptiens avaient obtenu une «grande victoire», après l'annonce de la démission du président Hosni Moubarak, sous la pression de la rue. «Ce que la grande nation égyptienne a obtenu, par sa volonté, malgré la résistance (...) des responsables qui dépendaient des grandes puissances, est une grande victoire», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, à la chaîne de télévision iranienne arabophone Al Alam. «Nous espérons qu'en continuant sur ce chemin, toutes les demandes historiques des Egyptiens seront réalisées», a-t-il ajouté hier, au 32e anniversaire de la Révolution islamique qui a renversé le régime du shah, soutenu par les Etats-Unis. Sur la même longueur d'onde, la Turquie a transmis ses «félicitations» au peuple égyptien. «Félicitations au peuple égyptien. Et nous espérons qu'un système répondant aux attentes du peuple égyptien va voir le jour», a déclaré le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, dans un message sur Twitter. Le Hezbollah libanais a lui aussi félicité les Egyptiens pour leur «victoire historique» après la démission vendredi du président Moubarak, une annonce saluée dans les rues de Beyrouth par des concerts de klaxons et des feux d'artifice. «Le Hezbollah félicite le grand peuple d'Egypte pour cette victoire historique et honorable, résultat direct de leur révolution pionnière», affirme la formation islamiste chiite dans un communiqué. Le Hamas a salué cette démission comme «le début de la victoire de la révolution», a déclaré Zouhri, porte-parole du Hamas à Ghaza tandis que des scènes de liesse se déroulaient à travers la bande de Ghaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien. Les puissants Frères musulmans de Jordanie ont estimé, vendredi, que le départ du président égyptien Hosni Moubarak devait «être une leçon pour beaucoup de régimes arabes». «Ce départ doit être une leçon pour beaucoup de régimes arabes qui suivent les mêmes méthodes contre leurs peuples», a déclaré le porte-parole de la confrérie, Jamil Abou Bakr.