Le cycle des expo hommage se poursuit au Musée national des Beaux-arts, qui abrite depuis hier, un rendez-vous plastique en hommage au plasticien Mohamed Temmam. Intitulée Le message du ramier, cette expo ouverte, hier, regroupe plus de 80 œuvres et 20 cartons de timbres philatéliques. Celle-ci comporte trois volets. Le premier est consacré aux miniatures, à la calligraphie et à l'enluminure, le second aux arts plastiques tels les paysages et les portraits et enfin la troisième est consacré aux timbres, support sur lequel il a gravé les signes et symboles de notre identité. Cette rencontre plastique qui durera deux mois et qui entre dans le cadre de la manifestation d' “Alger, capitale de la culture arabe”, fait partie de la série des expo que le musée a lancé, depuis quelques mois, afin de rendre hommage à des noms disparus de la scène picturale algérienne et de les faire en même temps connaître. Le bal de ces expo a débuté avec une première rencontre intitulée “ Alger vue par les artistes Benaboura, Samson, Racim et Zmirli ”, la deuxième concernait les travaux du céramiste Boumehdi, présenté alors par la famille du défunt artiste et la troisième à l'artiste Baya. Mohamed Temmam qui a disparu il y a 19 années, demeure relativement méconnu sur la scène artistique si on le comparait à son contemporain et en même temps son parrain, Mohamed Racim. Tous les deux ont excellé dans l'art de l'enluminure et surtout de la miniature, un art, semble-il, ramené des pays d'Orient. “Cet événement est bien plus qu'une exposition, et permettra de rendre hommage à l'artiste l'entité de son parcours artistique ”', a indiqué Dalila Mohamed-Orfali, directrice du Musée national des Beaux-arts et commissaire de l'exposition, dans un point de presse tenu à Alger, ajoutant que l'expo permettra à “l'ensemble de la communauté culturelle et au grand public de découvrir un artiste complet, qui a fait les grandes écoles et qui est en même temps plasticien, calligraphe, miniaturiste, musicien et poète ”. Artiste complet, mais aussi penseur et grand mystique, Mohamed Temmam est né à la Casbah d'Alger le 23 février 1915. Très jeune, il manifesta un grand intérêt pour les arts décoratifs et la miniature. C'est ainsi qu'il s'inscrit, en 1928, à l'Ecole d'art (rue des Consuls) pour suivre des cours de céramique chez Emile Soupireau, en 1931, à l'Ecole des beaux-arts où il a comme professeurs Omar et Mohamed Racim, et en 1936, chez Roland Oudot à l'Ecole supérieure des arts décoratifs de Paris. Durant sa période parisienne, Mohamed Temam contribue à la divulgation des arts traditionnels de son pays tout en perfectionnant son art jusqu'à son retour en Algérie où il assume la fonction de conservateur du Musée des antiquités, fonction qu'il assure avec passion jusqu'à son décès. Célèbre artiste plasticien, miniaturiste, calligraphe, enlumineur, ornementaliste, céramiste et aussi musicien, l'artiste est resté profondément attaché au patrimoine algérien ce qui l'incita à réaliser de nombreux timbres postes de 1963 à 1980. De plus, il participe à de nombreuses expositions nationales et internationales dont sa première exposition personnelle en 1937. Parmi les expositions importantes auxquelles il participe, citons l'exposition collective de 1944 des jeunes peintres et miniaturistes algériens dont Mohamed Zmirli, Ali Khodja Ali, Mohamed Ranem, Mahiedinne Boutaleb, Mostefa Benddebagh… et l'exposition de la numismatique musulmane qu'il organise en 1984. Il représente aussi l'Algérie à la troisième association du comité gouvernemental pour la restitution des biens culturels dans leur pays d'origine à Istanbul en 1983. En 1986, en tant que membre accompagnateur de la délégation algérienne aux Etats-Unis, il est invité par le président Chadli Bendjedid aux côtés de Hassan Hassani, Salim Abd El Wahab et d'autres personnalités.