M.Medelci a expliqué que cela signifiera un retour, en Algérie, à l'Etat de droit qui permet l'expression des opinions. La levée prochaine de l'état d'urgence, en vigueur depuis une vingtaine d'années en Algérie, signifiera un «retour à l'Etat de droit qui permettra l'expression des opinions», a affirmé hier, le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci, sur les ondes d'Europe1. «Prochainement, on en parlera au passé (à), mais je dis bien (que la levée de l'état d'urgence) interviendra dans les jours prochains», a déclaré M.Medelci, expliquant que cela signifiera un «retour, en Algérie, à l'Etat de droit qui permet, de manière totale, l'expression des opinions, mais toujours par référence à la loi». A propos des marches, il a soutenu que ces manifestations «ont bien démontré que ces mouvements sont des mouvements minoritaires. (...) D'élection en élection, ces minorités n'ont pas amélioré leurs scores et je suppose que de marche en marche, elles ne feront pas mieux». Les révolutions tunisienne et égyptienne aiguisent l'appétit de l'opposition en Algérie reconnaît-il cependant. Elles «réveillent un certain nombre de voix, minoritaires», a toutefois précisé Mourad Medelci. «Les marches qui ont été organisées (...) ont bien démontré que ces mouvements sont des mouvements minoritaires», a-t-il ajouté pour argumenter son analyse. Le chef de la diplomatie algérienne a balayé par contre, d'un revers de la main toute démission du gouvernement. Il n'a cependant pas écarté la possibilité d'un remaniement. Des «ajustements» - sans plus - selon ses déclarations. «Le changement de gouvernement appartient au seul choix du président de la République qui évaluera la possibilité, comme il l'a fait dans le passé, d'apporter des ajustements», a tenu à faire remarquer le responsable du département des affaires étrangères. Que signifient toutes ces mesures? «Le retour à l'Etat de droit qui permet de manière totale l'expression des opinions», a estimé le chef de la diplomatie algérienne. Pour rappel, le président de la République a aussi répondu, il y a quelques jours, sans équivoque à une des plus anciennes revendications de l'opposition: l'ouverture du champ audiovisuel. «S'agissant enfin de l'accès des partis politiques à la télévision et aux radios, aucune loi ou instruction ne l'ont jamais interdit à quelque formation ou association légale que ce soit. La télévision et la radio doivent donc assurer la couverture des activités de l'ensemble des partis et organisations nationales agréés, et leur ouvrir équitablement leurs canaux», a annoncé le Président Bouteflika dans un communiqué qui a sanctionné un Conseil des ministres qui s'est tenu le 3 février 2011. Le chef de la diplomatie algérienne a, par contre, minimisé la portée de la participation des islamistes et, notamment celle d'Ali Benhadj (ex-numéro deux du FIS dissous) aux manifestations. «Je crois que les islamistes ont montré leurs limites en Algérie. Et pour en arriver là, l'Algérie a payé un prix très fort...Il faut être vigilant (...). Le gouvernement sous l'égide du Président Bouteflika a ramené la paix mais il n'a jamais baissé la garde», a tenu à rappeler Mourad Medelci.