Le personnel exerçant dans les maternités et autres structures sanitaires de proximité n'est pas épargné par les risques de contamination. «Souvent on ne sort pas tout à fait guéri après des séjours en hôpital vu que les maladies nosocomiales sont des sources de contamination.» C'est ce que nous a indiqué un médecin exerçant au CHU d'Oran. Il ajoute que les praticiens constituent les premières victimes de toutes sortes de pathologies. Les services spécialisés dans la prise en charge des employés de la santé ont recensé quelque 80 praticiens qui ont contracté, par voie de contamination, différentes pathologies hautement dangereuses. Des médecins, infirmiers, laborantins et agents d'entretien ont été contaminés par le sida, la tuberculose, la méningite et autres maladies dermatologiques. Des mêmes bilans, relèvent les mêmes sources, figurent trois cadres qui ont contracté le VIH, 7 autres ont été contaminés par les méningites tandis que 11 autres ont été atteints par la tuberculose. «Ce ne sont pas des maladies si simples à prendre en charge dans un espace de temps réduit», regrette-t-on ajoutant que «les thérapies prodiguées durent dans le temps». Les deux secteurs, public et privé, sont touchés par des pathologies qui menacent, de jour comme de nuit, les employés du secteur sanitaire. Selon des sources proches des services épidémiologiques, «le personnel exerçant dans les maternités et autres structures de proximité, en majeure partie du sexe féminin, constitue la proie exposée aux contaminations. Les raisons sont multiples et variées parmi lesquelles les conditions d'exercice souvent lamentables et les pénuries de moyens antiseptiques et autres détergents», explique-t-on avant d'ajouter qu'«au vu de ces facteurs, certaines infrastructures sanitaires de la capitale de l'Ouest sont, pour ainsi dire, devenues des réservoirs où des virus hautement dangereux pullulent un peu partout dans plusieurs services». Des médecins et infirmiers sont contaminés au sein même des lieux d'exercice de leur profession. Les praticiens, eux, sont conscients qu'ils exercent des métiers présentant des risques de différents degrés comme toutes les autres professions. «Mais, c'est là où réside toute la problématique, on croit souvent que le médecin est immunisé», a déploré un autre médecin ajoutant que «cette conviction est complètement fausse, les praticiens constituent cette première tranche visée par les pathologies à la moindre négligence dans la manipulation des équipements médicamenteux et au contact permanent avec les malades». La vigilance est, dans tous les cas de figure, de mise et ce, en se désinfectant aussitôt la consultation finie. Autrement dit «il est plus que temps de se rendre à l'évidence que même ce médecin traitant est, pour sa part, dans le besoin extrême d'une prise en charge vu qu'il n'est pas épargné, lui aussi, par les risques de contamination par des virus souvent mortels». La négligence dans l'usage des équipements médicamenteux se taille une part non moins importante dans les expositions du personnel du corps médical aux maladies souvent mortelles. La problématique est connue de tout le monde y compris par les responsables centraux de la santé. Au moment même où plusieurs centaines de patients et leurs familles attendent, désespérément, l'amélioration de la qualité des soins, une nouvelle donne vient chambouler tout le secteur, ces maladies qui sévissent dans les effectifs des blouses blanches.