La grève des greffiers a eu des repercussions sur les procès des détenus. Les greffiers ont entamé, hier, leur septième jour de grève, provoquant la paralysie de nombreuses juridictions et administrations judiciaires à travers plusieurs wilayas du pays. Les grévistes, qui disent ne plus supporter leurs conditions socioprofessionnelles, exigent l'augmentation de leur salaire, un statut particulier digne de leur mission et des conditions de travail à la hauteur de la tâche qu'ils assument au niveau des tribunaux. En réaction à ce mouvement de protestation, le ministère de la Justice a décidé de remplacer les greffiers par des huissiers de justice dans les audiences. Les avocats, qui considèrent que cette décision est une grave violation qui annule tout acte de procédure, ont décidé de boycotter toute audience dont la composante n'est pas réglementaire. Cependant, la grève des greffiers a eu des répercussions sur les procès des détenus. Et la wilaya d'Annaba illustre bien la situation. En effet, les greffiers et fonctionnaires de justice persistent sur le maintien de leur mouvement de grève dans cette wilaya. Depuis mercredi, les différents tribunaux relevant de la cour de Annaba, en l'occurrence le tribunal du chef-lieu de Annaba, Berrahal, El Hadjar, El Kala et El Tarf, se sont décidés à répondre au mouvement de grève qui a touché les 26 cours du territoire national. A l'origine de ce débrayage, une série de revendications, où l'on retiendra: leurs situations administratives, les intégrations, les promotions internes, mais surtout les agissements outrageants des responsables hiérarchiques. Les partis pris sont légion, l'arbitrage est devenu le leitmotiv de ceux censés rendre la justice équitable pour tous. En outre, le non-dialogue est devenu le mot d'ordre pour ces responsables, ces hommes qui sont pourtant la clé de voûte du secteur de la justice. Les répercussions de ce mouvement de grève sur les affaires des justiciables sont visibles. Les dossiers qui se comptent par centaines sont absents des pupitres des salles d'audience, les affaires enrôlées ont été reportées, des prévenus censés être jugés, se sont vus reconduits aux maisons d'arrêt. Autre constat de la paralysie ambiante du secteur de la justice au niveau de la wilaya de Annaba, la fermeture des guichets du casier judiciaire et du certificat de nationalité. Depuis 4 jours, c'est la valse des justiciables et des administrés au niveau des sièges des tribunaux, sans arriver à résoudre le moindre problème. Seul le service minimum est assuré pour traiter des questions urgentes, relatives au dépôt de recours auprès de la Cour suprême, des instructions judiciaires importantes.