Les ministres n'ont pas abordé les dossiers politiques lors de leur dernière réunion. Tous sauf la politique! La priorité est au social. Le Conseil des ministres tenu mardi dernier sous la présidence du chef de l'Etat a été consacré aux volets sécuritaire, économique et social. Tous les dossiers y afférents ont été passés au crible, le dossier lié à la politique n'a pas été abordé. Aucun mot sur l'ouverture du champ politique et médiatique. Alors que certains s'attendaient à des décisions qui bousculeraient la carte politique, le Conseil des ministres a laissé tout le monde sur sa faim. Lors du conseil qu'il a présidé le 3 février dernier, le chef de l'Etat s'est largement expliqué sur les questions politiques. «Chacun a relevé les commentaires, analyses, ou mêmes revendications de nature politique, apparus ces derniers temps. Leur expression variée requiert le respect, car nous sommes dans un pays de démocratie pluraliste, sauvegardée au prix de sacrifices nationaux considérables. Mais ces vues exigent aussi quelques rappels et précisions», avait affirmé Bouteflika. Il a rappelé que nul ne peut contester le respect et la protection des droits civiques et politiques ainsi que des libertés fondamentales dans le pays. Il en veut pour preuve, la pluralité des partis politiques, la diversité de la presse nationale et les élections. Il a même expliqué que l'état d'urgence a été instauré pour les seuls impératifs de la lutte antiterroriste. «L'état d'urgence n'a, à aucun moment, entravé une activité politique pluraliste des plus riches, ni contrarié le déroulement de campagnes électorales intenses, de l'avis même des observateurs qui les ont suivies», a-t-il affirmé. Revenant sur l'accès des partis politiques à la télévision et aux radios, aucune loi ou instruction ne l'ont jamais interdit à quelque formation ou association légale que ce soit. La télévision et la radio doivent donc assurer la couverture des activités de l'ensemble des partis et organisations nationales agréés, et leur ouvrir équitablement leurs canaux. Le Conseil des ministres de mardi n'est pas revenu sur ces dossiers. Pourquoi? Le chef de l'Etat voulait donner la priorité aux dossiers urgents pour apaiser la tension sociale. L'état d'urgence, l'emploi, le logement, les crédits, l'investissement sont autant de chantiers qui ont accaparé l'attention du gouvernement. Le chef de l'Etat a jugé utile de prendre en charge les revendications des citoyens en mettant de côté les dossiers politiques. Le Conseil des ministres s'est soldé par une avalanche de mesures dont la levée de l'état d'urgence. Le conseil a même validé deux décrets concernant la lutte antiterroriste, lesquels permettront à l'institution militaire de poursuivre la lutte contre ce phénomène. Par les autres mesures, ce sont les diplômés, les étudiants, les chômeurs, les stagiaires et les femmes au foyer qui sont concernés. Réduction des taux d'intérêt, prolongement de contrats des pré-emploi, augmentation du plafond de crédit sont entre autres les différents mécanismes qu'a conçus le gouvernement pour assurer un emploi aux jeunes. Il reste à savoir si le gouvernement sera en mesure de concrétiser ces décisions sur le terrain.