Vendredi soir, le «guide» libyen (pour combien de temps encore?) a armé ses partisans pour porter la guerre totale contre son peuple. Des mercenaires avaient pris hier pour cible des habitants de Tripoli. On se bat ici, on manifeste là, la Libye vit depuis mercredi un véritable chaos d'où il est difficile de dire la marche des choses. Une certitude toutefois: la détermination du peuple libyen à déboulonner El Gueddafi est sans faille quoique le nombre de victimes ne cesse de s'allonger où tout chiffre donné est à prendre avec beaucoup de précaution. Selon les sources, «officielles» ou non gouvernementales (ONG), il y aurait, depuis le début des événements, entre 300 (chiffre donné par le ministère libyen de l'Intérieur) et plus de 1000 (ONG) morts en Libye alors que les blessés se compteraient par milliers. Après la généralisation de la révolte à toutes les régions de la Libye, le pouvoir d'El Gueddafi ne contrôlerait plus que la capitale Tripoli et des villes de sa périphérie. De fait, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, affirmait hier qu'il «semble que El Gueddafi ne contrôle plus la situation en Libye». Le «guide» libyen (pour combien de temps encore?) semble cependant aux abois qui vient d'armer et d'ordonner à ses partisans d'attaquer les manifestants. Un dirigeant prêt à commettre un génocide contre son peuple pour conserver le pouvoir, a-t-il encore quelque légitimité à diriger son peuple? Certes, non! Et El Gueddafi a bel et bien franchi le Rubicon en fomentant la guerre civile contre le peuple libyen en affirmant vendredi. «Nous allons nous battre et nous les vaincrons.» et de menacer: «S'il le faut, nous ouvrirons tous les dépôts d'armes pour armer tout le peuple». Armer le «peuple» (Quel peuple?) de fait ses partisans et des mercenaires africains, contre «son» peuple, voilà qui donne une idée du personnage, prêt à aller très loin dans l'ignominie contre la Libye et les Libyens. Ce même bouffon prêt à assassiner son peuple n'a pas peur d'affirmer uniment que le peuple libyen «aime El Gueddafi». Ce peuple qui «aime El Gueddafi» a libéré vendredi la troisième ville du pays Musratha, (150 km à l'est de Tripoli) de l'emprise du tyran alors que la vie s'organisait dans les villes et régions libérées par la réactivation des services publics, rétablir l'ordre, tentant, avec le peu de moyens dont dispose la population, de soigner les blessés comme de pourvoir à la fourniture des produits de première nécessité. D'où les appels à l'aide internationale. Justement, au plan international et diplomatique, l'on s'active pour tenter de trouver une issue à la situation qui prévaut en Libye. Ainsi, tous les regards se tournaient hier vers le Conseil de sécurité de l'ONU qui se réunissait en urgence afin de statuer sur une résolution parrainée par de nombreux pays. Cependant, ce sont les Occidentaux qui donnent le «la» et sont derrière un projet de résolution qui prévoit des sanctions, qui avertissent que «les attaques étendues et systématiques qui ont lieu actuellement en Libye contre la population civile peuvent être assimilées à des crimes contre l'humanité». De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé vendredi soir que «la violence doit cesser». Dans son sillage, l'ambassadeur démissionnaire libyen, Mohamed Shalgham, dans un cri du coeur a supplié: «S'il vous plaît, Nations unies, sauvez la Libye!» L'urgence aujourd'hui est donc d'arrêter la main du «fou» de Tripoli, décidé à faire un carnage de son peuple qui le rejette et ne veut plus de lui. Comme le dit l'ambassadeur Shalgham, le temps n'est plus aux indécisions, il faut d'abord sauver le peuple libyen. El Gueddafi ne perd rien pour attendre car il aura toujours à répondre des crimes et massacres commis contre son peuple, contre la Libye.