Alors que les examens demeurent toujours bloqués, Les étudiants de l'université Abderrahmane- Mira de Béjaïa ont initié, hier une marche de protestation dans les artères de la ville. Bien que la revendication de l'annulation du décret présidentiel ait été satisfaite, les étudiants de l'université de Béjaïa n'en démordent pas. La manifestation d'hier était le résultat d'une rencontre qui a regroupé quelque 14 comités de cité et associations. A l'issue de cette réunion, il a été décidé d'une marche, aujourd'hui, vers le siège de la wilaya de Béjaïa. Quelques centaines d'étudiants ont, une nouvelle fois, bouleversé le quotidien des Béjaouis par une marche qui s'est ébranlée des campus vers le siège de la wilaya. La Coordination locale des étudiants (CLE) se veut toujours mobilisée. Parallèlement au blocage des examens, cette organisation, soutenue par le collectif des enseignants, revendique entre autres, «une gestion démocratique de l'université, un moratoire sur les réformes universitaires, la construction d'un CHU au profit des étudiants en médecine, la construction d'un centre culturel universitaire au campus Aboudaou, l'accès au master sans condition, le maintien du système classique et du concours de magistère avec plus de postes, l'amélioration de l'encadrement aux plans qualitatif et quantitatif ainsi qu'un libre accès et gratuit à l'Ecole d'enseignement intensif de langues». Ce sont là les points qui sortent du cadre du décret présidentiel ayant soulevé le tollé général à travers le pays. L'organisation des états généraux sur l'Université afin d'évaluer les systèmes classique et LMD et la reconnaissance du comité pédagogique comme seul représentant légitime des étudiants sont d'autres points mis en exergue par les étudiants frondeurs. La manifestation s'est achevée dans le calme. Elle a été soutenue par la Ligue algérienne pour le défense des droits de l'homme laquelle a estimé, hier, dans un communiqué, que «la promesse faite lors du dernier Conseil des ministres d'abroger le décret présidentiel 10-135 du 13 décembre 2010, à l'origine de la paralysie de la majorité des universités, est loin de répondre aux aspirations des étudiants et d'apporter la solution à la crise qui secoue l'Université algérienne depuis des années». Le bureau de la Laddh de Béjaïa a considéré que «l'initiative des étudiantes et étudiants de l'université de Béjaïa, de se doter d'une coordination locale CLE, regroupant les différentes organisations autour d'une plate-forme de revendications unitaire, est une démarche à méditer et à suivre», concluant que «l'organisation et la mobilisation pacifique doivent rester les moyens privilégiés d'expression et de luttes sociale et politique, loin de toute violence et agitation.