Hier, la Libye était au coeur des débats de la session du CDH où les représentants du monde se réunissent pour accentuer les pressions sur le dirigeant libyen, Mouamar El Gueddafi. Soutenir les transitions vers la démocratie en cours dans le monde arabe est «un impératif stratégique», soutenait hier la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, insistant notamment sur l'Egypte. «Nos valeurs et nos intérêts convergent, car soutenir ces transitions n'est pas seulement affaire d'idéal, c'est un impératif stratégique», a affirmé la secrétaire d'Etat devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Les Etats-Unis sont prêts à assister ces révolutions, notamment à travers une aide économique, a-t-elle encore indiqué, insistant sur la nécessité d'offrir des chances à la jeunesse arabe. Mme Clinton a plaidé pour une très large ouverture politique dans le monde arabe, excluant seulement «les influences antidémocratiques». «C'est pourquoi nous espérons que les chefs militaires en Egypte vont contacter largement l'opposition et les représentants de la société civile», a-t-elle souligné. «Les Egyptiens demandent des mesures concrètes avant les élections», a-t-elle continué: «des réformes constitutionnelles, la libération des prisonniers politiques et la levée de l'état d'urgence». Pour sa part, Navi Pillay, la haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a déclaré, hier, en ouverture de la session annuelle du CDH, que la communauté internationale «porte la grande responsabilité» d'apporter son soutien aux réformes au Moyen-Orient et doit rester «vigilante», craignant des représailles contre les civils en Libye,. La communauté internationale a la «grande responsabilité d'apporter son appui en paroles et en actes pour aider à mettre en place ces réformes indispensables», a déclaré Mme Pillay. «D'importantes réformes devront être entreprises avec fermeté», a ajouté Mme Pillay. Elle souligna que la «répression de l'expression pacifique de la dissidence est intolérable», rappelant «que les attaques systématiques et généralisées contre la population civile peuvent constituer des crimes selon le droit international». Mme Pillay indiqua que «le Conseil ne doit pas relâcher sa vigilance sur la Libye alors que la menace de représailles violentes sur les civils plane toujours». Hier, la Libye était au coeur des débats de cette session où les représentants du monde se réunissent pour accentuer les pressions sur le dirigeant Mouamar El Gueddafi. Cette première journée «de haut niveau» d'une session qui dure généralement près de quatre semaines verra notamment défiler à la tribune la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini. Le nouveau chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, sera également à Genève où il devrait prendre la parole en fin de journée d'hier. D'autre part, lors de sa visite de moins de 24 heures à Genève, Hillary Clinton devrait, en marge du Conseil, avoir des réunions bilatérales avec plusieurs de ses homologues européens et d'autres pays. A bord de l'avion l'emmenant à Genève, celle-ci a indiqué que les Etats-Unis étaient «prêts» à fournir «toute forme d'aide» aux opposants au régime du colonel Mouamar El Gueddafi, tout en se montrant prudente sur l'évolution de la situation alors que le leader libyen ne montre aucun signe de vouloir abandonner le pouvoir. Le début de la session du Conseil des droits de l'homme a été précédé d'une intense activité diplomatique internationale durant tout le week-end.